Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilAccueil  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  

 

 Nous face au darfour, quelle approche ?

Aller en bas 
+4
Lobscure
kamel Eddine
sabrina
kimz
8 participants
AuteurMessage
kimz

kimz


Nombre de messages : 1190
Date d'inscription : 13/03/2007

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 3:41 pm

Nous face au darfour, quelle approche ?
ça fait quelques jours, en zapant, je suis tombé par hasard sur un reportage consacré au Darfour qui passait sur l'émisson 7 à 8 (TF1).
Je voulais poster ça sur le forum puis je me suis dis il faudrait que je développe un peu plus ce sujet pour pouvoir le poster, alors j'ai laissé ça sur un fichier REC.txt sur mon bureau mais je n'ai pas eu le temps d'y revenir.

Aujourd'hui, je suis interpellé encore une fois par cette question à travers l'actualité (voir Article d'El Watan, je me permets de le poster ci-dessous en intégralité, en espérant que les forumistes réagissent à cette question, car je trouve que nous les algériens on est (moi y compris) trop tournés vers l'occident, ne sachant se qui se passe en Afrique, et au Darfour en l'occurrence, qu'à travers la parabole.
À suivre ce soir :SaveDarfour.org France 2 Jeudi 5 avril 19h50 Envoyé spécial George Clooney : Urgences au Darfour


Dernière édition par le Jeu Avr 05, 2007 3:44 pm, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
kimz

kimz


Nombre de messages : 1190
Date d'inscription : 13/03/2007

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: George Clooney : Un urgentiste au chevet du darfour   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 3:42 pm

George Clooney : Un urgentiste au chevet du darfour

Le gouvernement américain met-il du temps à agir ? Bien sûr que nous mettons du temps, nous en mettons toujours. C’est quelque chose qui doit commencer dès aujourd’hui. Si on ne se met pas au travail aujourd’hui, plusieurs milliers de personnes seront mortes d’ici la fin de la semaine...”
.

Cette déclaration n’émane ni d’un candidat à la Maison-Blanche ni d’un homme politique mais celle “d’un présidentiable” à l’écoute de l’humain et de ses semblables. Un SOS, à propos de la situation génocidaire au Darfour (Soudan), lancé par l’urgentiste le plus célèbre de la planète qui n’est autre que l’acteur américain George Clooney - révélé par la série TV Urgences (ER) et menant un carrière cinématographique indépendante, voire d’auteur avec des films comme O’Brother.., Solaris, Ocean’s Eleven et Twelve, Intolérable cruauté, Syriana ou encore The Good German) - mettant sa notoriété et même sa « carte de crédit de star hollywoodienne » pour assister et aider les réfugiés du Darfour, en s’investissant entièrement dans une noble et juste cause. Armé de bâton de pèlerin médiatique et médiatisé, accompagné de son père, journaliste de télévision, George Clooney s’était rendu, en avril 2006, pour un séjour de cinq jours au Darfour, où il réalisera un documentaire inédit qu’il a offert en exclusivité à France 2 pour le magazine Envoyé Spécial. Un trip politiquement incorrect d’un altruiste d’une grande élégance humanisante. Il s’est même rendu au siège des Nations-Unies pour porter haut et fort le silence assourdissant observé par le monde devant un “crime contre l’”humain et l’humanité”, en s’adressant frontalement au Conseil de sécurité pour l’inciter à agir pour protéger la population de cette province soudanaise menacée d’une nouvelle catastrophe humanitaire du fait d’une reprise des combats entre forces gouvernementales et rebelles. C’est caméra au poing que George Clooney a réalisé un documentaire in situ sur les conditions de vie dans les camps de réfugiés du Darfour en rendant-compte de l’ampleur de ce génocide ne voulant guère dire son nom qui dure depuis quatre ans, ayant fait plus de 200 000 morts et deux millions et demi de personnes déplacées. Dans ce reportage George Clooney montre des interviews de familles décrivant les exactions commises par les milices janjawid semant la terreur chez les villageois du Darfour « Nous ne pouvons pas tourner la tête et regarder ailleurs en espérant que cela disparaîtra d’une manière ou d’une autre...Si nous faisons cela, tout disparaîtra et une génération toute entière mourra, et seule l’histoire pourra nous juger !” a-t-il alerté. "Je suis ici comme porte-voix des gens qui ne peuvent se faire entendre eux-mêmes...Pendant le temps que nous allons passer ici, plus de femmes et d’enfants vont mourir de mort violente au Darfour qu’en Irak, en Afghanistan, en Palestine, en Israël ou au Liban" a-t-il ajouté. "Qu’on ne s’y trompe pas, c’est le premier génocide du XXIe siècle et si on permet qu’il se poursuive, ce ne sera pas le dernier", a averti l’acteur. Se démenant comme un diable, George Clooney s’est déplacé en véritable homme “politique”(incorrect) en campagne de bons offices en Egypte pour tenter d’obtenir l’aide du Caire quant à la protection des populations du Darfour, dans l’ouest du Soudan, victimes de la guerre. Et où l’acteur a rencontré Gamal et Suzanne Moubarak, le fils et l’épouse du président égyptien, ainsi que le chef de la diplomatie Ahmed Aboul-Gheit. Clooney y a expliqué” vouloir trouver au moins un moyen de garantir la protection des personnes déplacées par le conflit. Le président soudanais Omar El-Bachir va voir que nous ne cherchons pas à envahir le Soudan...” lors d’un débat avec les étudiants à l’Université américaine du Caire. L’Egypte avait alors plaidé tout comme George Clooney pour l’envoi de casques bleus dans la zone de conflit . Infatigable Clooney s’était rendu en Chine, l’un des principaux alliés économiques et politiques du Soudan. Pékin, premier client de pétrole soudanais, s’était opposé à l’ONU à l’imposition de sanctions contre le régime d’Omar El-Bachir. De retour aux USA, avait alors animé des meetings sous le slogan :”Save Darfour !”(Sauvons le Darfour !). D’une grande humilité, George Clooney a démenti, récemment vouloir affronter Arnold Schwarzenegger sur le terrain politique. Malgré son combat militantiste, Clooney a renié les rumeurs le propulsant dans la course à la gouvernance de la Californie. Cette hypothèse prit de l’ampleur suite à la promulgation, par Arnold Schwarzenegger, d’une loi visant à empêcher les investissements californiens au Soudan, meurtri par les conflits incessants au Darfour. Clooney a esquivé les questions des journalistes avec tout le flegme qui le caractérise. "Croyez-moi, vous ne voulez pas de moi en politique", a-t-il lâché. De même, il ne prit pas au sérieux les nombreuses personnes qui arboraient un t-shirt l’exhortant à briguer la présidence des Etats-Unis en 2008. "Je pense qu’elles plaisantent", a rétorqué l’acteur, avant de confirmer la mauvaise idée que constituerait l’apparition de son nom sur un bulletin de vote. La célébrité au service de son prochain est une initiative lancée, il y a une quinzaine d’années par Lady Di qui ne s’est pas démentie depuis. Ambassadrice du Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés, Angelina Jolie s’est récemment rendue pendant deux jours dans un camp de réfugiés du Darfour installé au Tchad. Un voyage qu’elle avait déjà fait en 2004 pour attirer l’attention sur cette région ravagée par la guerre. Mia Farrow avait suivi en se rendant au Darfour en 2004. George Clooney lui avait emboîté le pas, appelant la communauté internationale à agir au Darfour en septembre 2006. Aujourd’hui, c’est au tour de Scarlett Johansson de faire office de bonne samaritaine. L’actrice américaine a rencontré le 22 février des enfants de bidonvilles de New Delhi, dans le cadre de projets de lutte contre la pauvreté conduits par l’ONG britannique Oxfam. Cependant, le seul qui a pu alerter et interpeller l’opinion mondiale demeure et reste George Clooney, un acteur, au discours humaniste valant tous les “speechs” doctoraux des présidents... Clooney, what else ? (Clooney, quoi d’autre) en pastichant sa pub pour le café Nespresso !

SaveDarfour.org France 2 Jeudi 5 avril 19h50 Envoyé spécial George Clooney : Urgences au Darfour

K. Smaïl
Revenir en haut Aller en bas
sabrina

sabrina


Nombre de messages : 1064
Localisation : Blida
Date d'inscription : 06/12/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 5:39 pm

Un petit rappel géographique et historique s'impose:


Soudan plus grand pays d’Afrique en superficie (2 505 810 km²). Il est traversé de part en part par le Nil , Cet imposant pays est limitrophe du Tchad, de l'Egypte, de l'Ethiopie, de la Libye, de la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), de l'Ouganda, de la République de Centre Afrique et enfin du Kénya. son nom vient de l'arabe balad as-sūdaan, qui signifie littéralement « Pays des noirs ».
L'agriculture est la principale activité économique du pays.
Le cheptel, le deuxième du continent africain, L'exploitation pétrolière a commencé dans le sud du pays et modifie les conditions économiques du pays.

Déclarée en 1983, la guerre de Khartoum,contre le Sud-Soudan, a fait, dans les rangs de la population chrétienne et animiste de cette région, pas moins de 2 millions de morts, plus de 4 millions de personnes déplacées et plus de 500 000 réfugiés.
En janvier 2005, le gouvernement et les forces rebelles du Sud ont enfin signé un accord de paix mettant fin à un conflit qui aura duré vingt ans. Mais le Darfour a été le grand oublié de ces négociations de paix.
Le Darfour qui est une région de l'ouest du Soudan(de la taille de la France), dans le désert du Sahara. Six millions d'habitants vivent au Darfour : l'essentiel sont des "noirs" africains le reste sont des "arabes". En réalité, les tribus dites arabes sont des populations arabisées qui semblent avoir un teint un peu plus clair. Mais au Darfour, attaquants aussi bien qu’attaqués sont musulmans.

Depuis février 2003, le Darfour est déchiré par une guerre civile dans laquelle le régime islamiste de Khartoum, s'appuie sur les tribus musulmanes "arabes" pour, par le biais des milices janjaweed, pour massacrer les tribus musulmanes "africaines" contestataires de l'Ouest du pays.
L’hécatombe s’y comptabilise aujourd’hui à près de 10 000 morts par mois.

Selon la version officielle, il ne s'agirait, ni plus ni moins, que d'un conflit relatif aux ressources naturelles en eau et en pétrole, toute cette affaire ayant été inventée par l'ambassade américaine et les ONG, le gouvernement de Khartoum n'y étant bien sûr pour rien.

"Le Darfour c'est l'enfer sur terre" a déclaré l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan.
Les chiffres de plus de 300 000 morts, 230 000 réfugiés et plus de 2 millions de déplacés ne peuvent s'expliquer que par une politique de terreur organisée par le pouvoir soudanais et ses milices
Les enquêteurs de l'ONU ont qualifié de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité les exactions sur les civils des populations civiles "africaines".

Assassinats, viols, tortures, enlèvements de femmes et d’enfants pour les réduire en esclavage, déplacements forcés de populations, destruction de villages et pillages : les centaines de témoignages rassemblés par Human Rights Watch, Amnesty international, Médecins sans frontières ou les Nations unies décrivent tous les mêmes scènes. Comme autant d’épisodes d’une histoire terrible qui s’est déroulée presque à huis clos.
Revenir en haut Aller en bas
sabrina

sabrina


Nombre de messages : 1064
Localisation : Blida
Date d'inscription : 06/12/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 5:42 pm

un peu long mais ça vaut la peine d'être lu pour mieux comprendre la situation au Darfour et le drame qui s'y déroule a quelques heures d'avion de chez nous.
Revenir en haut Aller en bas
kamel Eddine

kamel Eddine


Nombre de messages : 2921
Localisation : N36* 29.69' E2* 47.57'
Date d'inscription : 10/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 6:25 pm

j'ai été étonné on cherchant sur le net que que darfour comporte deux tribus differentes ''arabes et negro-africains'',mon étonnement ne figure pas sur ce point mais l'origine du conflit est "culturelle"
Citation :
« Un étranger aurait du mal à distinguer un Arabe du Darfour d’un Africain, ce qui montre bien que l’identification est plus culturelle que raciale», note l’International Crisis Group (ICG
en plus les agresseurs sont les janjawids " une tribu arabe soutenue par le gouvernement" arabes à leurs tours ( donc contexte raciste est à écarter), donc je ne comprends pas l'acharnement du gouvernement qui parle de " campagne contre-insurrectionnelle et reconnaît que « certains excès individuels » ont pu être commis par ses troupes, « en réaction à ceux commis par les rebelles ».
L'origine du conflit est "culturelle" entre tribus arabisée s? j'ai du mal à croire, mais je dirais en plus économique, mode de vie diffèrent comme le souligne Marc Lavergne, chercheur au CNRS et spécialiste du Soudan (lien en bas).
Temoignage :

http://www.enjeux-internationaux.org/articles/num4/darfour1.htm

Marc Lavergne :
http://www.afrik.com/article7464.html
Merci.

Je voudrais vous montrer un site de Marc Lavergne: spécialiste de soudan:
http://www.marc-lavergne.com/
Revenir en haut Aller en bas
kimz

kimz


Nombre de messages : 1190
Date d'inscription : 13/03/2007

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 9:46 pm

Merci à vous, je rappelle que le doc commence dans 5 mn sur France 2
++


Dernière édition par le Jeu Avr 05, 2007 9:57 pm, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
kamel Eddine

kamel Eddine


Nombre de messages : 2921
Localisation : N36* 29.69' E2* 47.57'
Date d'inscription : 10/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 9:47 pm

merci à toi Kimz qui nous a initié ce post afin de mieux comprendre la situation lol! lol!
Revenir en haut Aller en bas
kimz

kimz


Nombre de messages : 1190
Date d'inscription : 13/03/2007

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyJeu Avr 05, 2007 9:58 pm

Edit : pff .. c'est pas le premier reportage, ils veulent nous faire poiroter, w'Allah ma enchouf les autres reportages Razz
Merci Kamel Eddine, c'est un plaisir de partager cheers
Revenir en haut Aller en bas
sabrina

sabrina


Nombre de messages : 1064
Localisation : Blida
Date d'inscription : 06/12/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 3:07 pm

La communauté internationale peine à faire cesser ces crimes, étant donné l'importance des enjeux géostratégiques et seule une pression de l'opinion publique sur les gouvernements et leurs décideurs permetterait de faire bouger les choses et d'arrêter ces massacres et pour obtenir également l'envoi d'une force de paix au Darfour.

Les blocages sont réels car le gouvernement de Khartoum achete ses alliés, notamment:

La Chine qui connaît une forte croissance, ne peut s'autosatisfaire en énergie, et est aujourd'hui contrainte d'importer 8% de son pétrole du Soudan.
Sa dépendance à l'égard du régime de Khartoum explique le veto chinois.

La Russie est grande pourvoyeuse d'armes du Soudan et soutien également le régime de Khartoum.
Revenir en haut Aller en bas
kamel Eddine

kamel Eddine


Nombre de messages : 2921
Localisation : N36* 29.69' E2* 47.57'
Date d'inscription : 10/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 3:47 pm

je crois que les casques bleus ont été envoyé à darfour, mais ils n'arrivent pas à maintenir l'ordre.
Revenir en haut Aller en bas
Lobscure

Lobscure


Nombre de messages : 1270
Localisation : elboulaida
Date d'inscription : 22/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 3:53 pm

je vous invite a lire cet article, certe long, mais il en vaut le detour:





Le Darfour et ses faux amis </I>
Par Bruno Guigue
lundi 26 mars 2007


C’est une règle d’or du système médiatique : plus la dénonciation de l’indifférence se fait entendre, plus elle contribue à ruiner son propre objet. Indifférente au drame du Darfour, l’opinion mondiale ? En partie peut-être, car ce drame humanitaire n’est hélas pas le seul sur la planète. Mais peut-on en dire autant de la « communauté internationale » ? Hormis le Liban, peu de pays ont récemment bénéficié d’une telle activité onusienne. En trois ans, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté onze résolutions sur un conflit qui aurait fait 200 000 victimes depuis le printemps 2003. La dernière en date est la résolution 1706, du 31 août 2006, qui prévoit de transférer à l’Organisation des Nations unies la mission de paix confiée en 2004 à l’Union africaine.

Depuis l’adoption de ce texte, un véritable bras de fer oppose le gouvernement de Khartoum à l’ONU qui veut lui imposer l’envoi de plusieurs milliers de « casques bleus ». Défenseur sourcilleux de la souveraineté nationale soudanaise, le président Omar el-Béchir a néanmoins consenti, du bout des lèvres, à la formation d’une force hybride ONU-UA. En attendant, il fait traîner en longueur les négociations, ce qui suscite l’impatience américaine. La secrétaire d’Etat, Condy Rice, a ainsi annoncé que « de nouvelles options étaient à l’étude ». Animant une conférence conjointe avec son homologue israélienne, elle a déclaré que « le Soudan doit comprendre que la communauté internationale ne peut pas rester inactive alors que les gens souffrent ». (AFP, 15 mars 2007)

Si seulement ce message avait une portée universelle, et concernait aussi les Palestiniens sous occupation militaire depuis quarante ans, nul doute qu’il emporterait une large adhésion. Malheureusement, il n’en est rien. La présence de la ministre israélienne des affaires étrangères à cette conférence de presse, au demeurant, délivre un message limpide : la sollicitude américaine pour le Darfour n’a d’égale que sa complaisance pour Israël. Avec la même ardeur, Washington dénonce les atrocités commises par les sbires de Khartoum et fournit à Tel-Aviv les armes lui permettant de terroriser la population palestinienne. Volontairement schizophrène, l’hyperpuissance immunise Israël contre la machine onusienne tout en voulant la déchaîner contre le Soudan.

Le paradoxe est d’autant plus flagrant que la crise du Darfour, en droit international, est une affaire intérieure soudanaise. En Palestine, frappée d’impuissance par le veto américain, la communauté internationale laisse impunie une violation flagrante de la légalité internationale. Au Soudan, elle a pris soin d’étayer la légitimité de son intervention, tandis qu’en Palestine elle s’interdit même d’y songer. L’ingérence internationale dans les affaires intérieures d’un Etat, en effet, tire sa légitimité du soupçon de crimes contre l’humanité. D’où l’importance cruciale, pour l’issue de la procédure, de la qualification des crimes commis. Mais encore faut-il que les instances internationales aient été saisies.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été officiellement saisi, à juste titre, de la situation qui prévaut au Darfour. A peine créée, cette nouvelle institution internationale a trouvé dans le drame soudanais un champ d’action privilégié. C’est le rapport de la mission d’évaluation du CDH, remis le 12 mars 2007, qui a provoqué le récent durcissement de la politique américaine. Dénonçant à nouveau « des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité » au Darfour, le rapport est particulièrement accablant pour Khartoum.

La résolution de l’assemblée générale du 15 mars 2006, qui a créé le Conseil des droits de l’homme, affirmait « qu’il importe d’assurer l’universalité, l’objectivité et la non-sélectivité de l’examen des questions relatives aux droits de l’homme, et de mettre fin à la pratique des deux poids deux mesures et à toute politisation. » Un vœu pieux, assurément, car il y a peu de chance de voir la politique israélienne dans les territoires palestiniens soumise à une enquête similaire du Conseil des droits de l’homme.

Souvent stigmatisée pour sa prétendue pusillanimité à l’égard du Soudan, l’ONU y déploie, au contraire, une activité d’autant plus fébrile qu’elle veut exorciser son impuissance passée face au génocide rwandais. Usant tour à tour de la menace et de la persuasion, cette action diplomatique s’accompagne, de surcroît, d’une véritable action judiciaire. Le 15 mars 2005, le conseil de sécurité de l’ONU a déféré la situation au Darfour au procureur de la Cour pénale internationale. Une liste de 51 chefs d’accusation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité fut livrée en pâture à l’opinion publique, exerçant une pression considérable sur les autorités soudanaises et leurs alliés locaux. Car même si les noms des présumés coupables n’ont pas été divulgués, nul n’ignore que de hauts dignitaires soudanais figurent sur cette véritable liste noire.

Aide humanitaire massive, avalanche de résolutions, saisine de la CPI : cette débauche de moyens s’est avérée jusqu’ici d’une efficacité douteuse. Elle eût été impensable, en tout cas, sans le puissant aiguillon de la politique américaine. Le Darfour cumule trois avantages, il est vrai, de nature à susciter un réflexe compassionnel outre-Atlantique : il est géographiquement éloigné (exotisme propice à l’épanchement), son malheur est étranger à toute influence américaine (bonne conscience garantie), il est victime de la cruauté supposée du monde arabo-musulman (confort idéologique assuré). Du coup, il n’est pas étonnant que 50 000 personnes aient défilé à Washington en avril 2006 contre le « génocide » du Darfour, soit autant que lors du dernier défilé contre la guerre en Irak.

Don Cheadle, George Clooney, Angelina Jolie, le Congress Black Caucus, le musée de l’Holocauste, les associations juives, les milieux chrétiens évangélistes : la vaste coalition « pour sauver le Darfour » affirme représenter 130 millions de personnes à travers 178 associations. Les plus dynamiques sont incontestablement les associations juives. Mais les institutions mémorielles sont aussi de la partie. Ainsi « l’Initiative de prévention du génocide du musée de l’Holocauste », à Washington, qui s’est fixé pour mission d’ « honorer la mémoire de l’Holocauste en agissant contre les génocides contemporains ». Elle a décrété une « urgence spéciale » pour le Darfour en 2004, après avoir conclu que « les victimes étaient ciblées en raison de leur origine ». L’administration Bush lui a aussitôt emboîté le pas en qualifiant la guerre civile au Darfour de « génocide », alors que l’ONU et les Européens parlent de « crimes contre l’humanité ». (Libération, 20 mars 2007)

En France aussi, un mouvement d’opinion médiatiquement orchestré se dessine en faveur du Darfour. Julien Clerc prête sa voix à un message vidéo au profit de l’appel lancé par Bernard Kouchner dans Le Pèlerin pour l’ouverture de « couloirs humanitaires ». Artistes et intellectuels se rassemblent autour du collectif « Urgence Darfour » qui, précise Libération, « compte des francs-maçons, des chrétiens, des associations juives, noires (le CRAN), mais quasiment pas d’Arabes ou de musulmans ». Le Nouvel Observateur s’associe avec enthousiasme à l’appel lancé par « Urgence Darfour » au Parlement européen en faveur de l’envoi d’une « force de protection internationale ».

Bernard-Henry Lévy, lui, publie cinq pages touffues dans Le Monde après avoir erré une semaine en 4/4 climatisé à la frontière tchado-soudanaise. Participant à la soirée organisée par le collectif « Urgence Darfour » le 21 mars, Ségolène Royal et François Bayrou ont signé un « engagement en huit points pour sauver le Darfour ». Les autres candidats à l’élection présidentielle s’empressent d’en faire autant. Pour finir, un message du président de la République lu par BHL a menacé le Soudan de « sanctions » si les « exactions » se poursuivent. C’est « le réveil des consciences », résume Libération.

Si cette mobilisation avait pour effet d’améliorer le sort des habitants du Darfour, qui refuserait sincèrement de s’en réjouir ? Mais c’est peu probable. D’abord parce que ces initiatives médiatiques reposent souvent sur une analyse erronée de la situation. Ensuite, parce que cette partialité dans l’analyse produit précisément l’inverse de ce quelle prétendait obtenir. En proférant des généralisations abusives, on fournit à Khartoum le prétexte idéal pour justifier son immobilisme. C’est le cas, par exemple, lorsqu’on ressasse le réquisitoire simpliste contre « les milices arabes issues des tribus nomades qui massacrent les populations du Darfour au seul motif qu’elles sont négro-africaines ».
Revenir en haut Aller en bas
Lobscure

Lobscure


Nombre de messages : 1270
Localisation : elboulaida
Date d'inscription : 22/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 3:53 pm

suite et fin :


A entendre d’authentiques spécialistes de la région, ce genre d’assertion mérite d’être sérieusement nuancé. Certes, un certain « racisme » à l’égard des populations périphériques est le fait d’une partie des élites soudanaises d’origine arabe vivant dans la vallée du Nil. Détentrices du pouvoir à Khartoum, elles sont les véritables commanditaires des exactions commises par les miliciens « janjawids », ces « cavaliers diaboliques » qui font régner la terreur dans les zones rebelles. Mais les « janjawids », eux, sont aussi noirs que leurs victimes, explique Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS et spécialiste du Soudan : « pour moi, tout le monde est noir dans cette histoire. La notion de racisme n’a pas sa place. Les milices tribales janjawids sont des mercenaires qui ne se revendiquent pas du tout arabes. Ils ne sont pas le vrai problème. En exagérant, on pourrait dire que ce sont des pauvres qui se battent contre des pauvres. » (Afrik.com, 16 juillet 2004)

Rien n’est plus pernicieux, par conséquent, qu’une racialisation intempestive de la grille de lecture appliquée au conflit. Elle occulte le fait que toutes les ethnies vivant au Darfour, en réalité, ont été arabisées et islamisées au cours d’un long processus historique. Les tribus nomades du nord-Darfour, les Bagaras, l’ont été avant les autres, mais toutes utilisent l’arabe, même si elles continuent de pratiquer les parlers africains. Au surplus, le brassage multiséculaire des populations interdit de faire des distinctions « raciales » que les mariages interethniques ont rendu imperceptibles. « Tout autant victimes de la discrimination sociorégionale que leurs concitoyens noirs, les Bagaras ne se trouvent du côté des élites tueuses de Khartoum que par le jeu de la fausse conscience d’une arabité plus fantasmée que réelle », explique Gérard Prunier, chercheur au CNRS. (Le Monde diplomatique, mars 2007)

Ces milices manipulées par le gouvernement soudanais, du coup, sont loin d’être l’expression armée des « pasteurs nomades arabes ». Repris de justice libérés contre la promesse d’un engagement milicien, ex-déserteurs de l’armée gouvernementale dans le sud, membres des tribus chamelières victimes de la sécheresse, ressortissants de certaines ethnies négro-africaines qui attendent une rétribution pour leur ralliement : la composition des milices « janjawids » est extrêmement variée. Marc Lavergne y voit même un « lumpenprolétariat » (« prolétariat en haillons », selon la célèbre formule de Karl Marx), cyniquement utilisé par Khartoum pour « chasser les habitants du Darfour et installer à leur place de grandes fermes mécanisées confiées à des entreprises agricoles ou à de grandes familles ». Inversement, on oublie souvent de le mentionner, la principale ethnie arabe du Darfour (les Bagaras Rezeigats) a créé son propre mouvement de guérilla antigouvernementale pour protester contre la misère des populations et l’incurie de Khartoum.

Cet entrelacs de faits qui paraissent contredire les idées reçues devrait donc inciter à la prudence dans l’analyse. Les mêmes précautions méthodologiques, en outre, devraient être employées lorsqu’on aborde la dimension religieuse. Au Darfour tout le monde est musulman, et le conflit n’a aucune connotation religieuse. C’est l’une des différences majeures avec la sanglante guerre civile qui opposa Khartoum et la rébellion sudiste entre 1983 et 2005. Mais cette évidence ne gêne nullement BHL.

De passage au Darfour, le philosophe itinérant a eu une révélation : « J’ai vu, en fin de compte, peu de mosquées dans ce Darfour dévasté. Je songe que je n’ai pas croisé de femmes voilées. Je repense à l’école bombardée de Deissa, où l’on m’a montré les classes de filles à côté des classes de garçons. Et l’idée me vient que c’est peut-être là, après tout, un autre trait de cette guerre -et une autre raison, surtout, de se mobiliser : islam radical contre islam modéré ; le régime qui, à la fin des années 90, donnait asile à Ben Laden contre des populations musulmanes rebelles à l’islamisme ; au cœur de l’Afrique, dans les ténèbres de ce qui peut devenir, si nous ne faisons rien, le premier génocide du XXIème siècle, un autre théâtre pour le seul choc des civilisations qui tienne et qui est celui, nous le savons, des deux islams. » (Le Monde, 12 mars 2007)

Décidément, on ne voit que ce qu’on a envie de voir. Mais plus grave encore, on procède à la reconstruction imaginaire d’une réalité qui est toute différente. Le conflit du Darfour a éclaté en février 2003 avec la rébellion de deux groupes armés, le Mouvement pour la Libération du Soudan (MLS), puis le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE). Doté d’une réelle influence politique, ce dernier est d’obédience islamiste, et même suspecté d’être proche d’Hassan-al-Tourabi, chef de file des Frères musulmans et ex-éminence grise du régime issu du coup d’Etat militaire de 1989. A l’inverse, le pouvoir soudanais a clairement pris ses distances avec l’islamisme radical au lendemain des attentats du 11 septembre. Le président Omar-el-Béchir a évincé le courant « tourabiste », et Khartoum a fini par accéder au rang de partenaire des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaida.

Le Soudan expiait de la sorte ses compromissions passées avec Ben Laden, et présentait une apparence respectable dans la perspective d’un accord de paix dans le sud. En tout cas, s’il y a des « islamistes » au Darfour, ils sont manifestement dans les deux camps. Une situation complexe qu’a récemment résumée Rony Brauman : « il ne s’agit pas d’un conflit entre islamistes extrémistes et musulmans modérés. Le front de résistance, à peu près uni jusqu’en 2006, s’est fragmenté en une douzaine de groupes qui se combattent entre eux tout en continuant à lutter contre les forces gouvernementales et les milices. Parmi les plus acharnés, parce qu’ils estiment que le Darfour ne leur a pas fait la place qu’il convenait, il y a les islamistes radicaux. » (Le Nouvel Observateur, 15 mars 2007)

Pourquoi, dans l’axiologie du conflit, privilégier de manière systématique la grille de lecture ethnique et religieuse ? Et ne pas se résoudre à considérer le conflit du Darfour, d’abord, comme un conflit politique ? « Les mouvements de libération, expliquait Marc Lavergne en 2004, ne revendiquent ni l’indépendance ni l’autonomie, mais un meilleur partage du pouvoir et des ressources. Ils considèrent que leur région est défavorisée par rapport à d’autres, en particulier celles du centre. La rébellion a éclaté, entre autres raisons, parce qu’un accord était sur le point d’être conclu entre Khartoum et la rébellion sudiste. Les gens du Darfour ont peut-être été tentés d’imposer, comme les gens du sud, un partage du pouvoir et des richesses. La répression a été disproportionnée. L’armée est intervenue avec des bombardements massifs, et le pouvoir a fait appel à des milices tribales, les janjawids. » (Le Nouvel Observateur, 5 août 2004)

Conflit politique entre un pouvoir accapareur et une région déshéritée, entre un centre hégémonique et une périphérie livrée à elle-même, la guerre du Darfour est une véritable tragédie. Le gouvernement de Khartoum, à l’évidence, porte une lourde responsabilité dans ce désastre, auquel les populations civiles paient un lourd tribut. Sur le sombre bilan de cette guerre, les estimations divergent, mais le chiffre de 200 000 victimes est retenu par l’ONU. Selon Rony Brauman, « on peut estimer que durant la période la plus violente, du printemps 2003 à l’été 2004, entre 30 000 et 70 000 personnes ont été tuées. Auxquelles il faut ajouter, comme dans tous les conflits, les victimes de la surmortalité provoquée par la malnutrition, soit 200 000 personnes environ. » (Le Nouvel Observateur, 15 mars 2007)

C’est une guerre civile terriblement meurtrière pour une région qui compte environ 7 millions d’habitants. Mais peut-on parler pour autant de génocide ? Pour l’ancien président de MSF, « ce n’était pas l’enjeu de cette guerre. A aucun moment, les dirigeants soudanais n’ont tenu des propos évoquant l’idée de détruire un groupe donné. Ils veulent marginaliser ce peuple et le garder sous la botte, c’est indiscutable. Mais pas l’exterminer. » 30 000 à 70 000 victimes directes des tueries commanditées par Khartoum, c’est un chiffre terrifiant et révoltant. Mais guère plus que les 30 000 morts provoquées par l’invasion israélienne du Liban, en 1982, dans un pays qui comptait à peine 3 millions d’habitants. Et aucun Conseil des droits de l’homme, ni aucune Cour pénale internationale n’a cru bon d’en blâmer les dirigeants israéliens.

Orchestrée par les médias américains, l’accusation de « génocide » permet de stigmatiser un régime arabe ayant longtemps flirté avec l’islamisme. Elle vise aussi à accréditer l’idée d’une intervention musclée des pays occidentaux. Mais hormis « l’hybridation » entre forces de l’ONU et forces de l’UA, dont Khartoum a accepté le principe, cette solution militaire a-t-elle un sens ? Comment une intervention étrangère, dans une région grande comme la France, aurait-elle la moindre chance de succès ? Le réflexe compassionnel occidental débouchant sur l’envoi d’un corps expéditionnaire : gardons-nous, ici comme ailleurs, de ce couple infernal.

Les partisans enthousiastes de la « solution militaire », outre qu’ils comptent sur les autres pour se faire trouer la peau, sont pour le Darfour de véritables faux amis. Non contents de réduire à sa dimension ethno-religieuse la perception du conflit, ils s’inscrivent dans un courant dominant dont la lutte contre « l’islamo-fascisme » constitue l’article de foi. Apologistes du bombardement humanitaire en Irak et supporters délirants de la « démocratie israélienne », ce sont eux qui fournissent à la politique néo-impériale de l’administration Bush ses cohortes d’idiots utiles.

Cumulant les infortunes, la population du Darfour voit ainsi s’ajouter à ses misères l’encombrant soutien de ceux qui applaudirent aux massacres israéliens en Palestine et au Liban, s’extasièrent sur les prouesses des B 52 en Irak, et considèrent toujours Abou Ghraib et Guantanamo comme de simples commissariats de police. Coincée entre les associations juives américaines et les intellectuels organiques hexagonaux, la cause du Darfour aura du mal à se faire entendre en dehors de la sphère d’influence des médias occidentaux. Il est infiniment regrettable que ses défenseurs les plus sincères ne l’aient pas compris, comme est particulièrement scandaleux le silence complaisant du monde arabe à l’égard des responsabilités de Khartoum dans la tragédie du Darfour.

A l’évidence, la seule solution au conflit est de nature politique. Le Darfour n’est pas un Etat indépendant, mais une région du Soudan. Toute démarche reposant sur le déni de la souveraineté nationale soudanaise conduira à une impasse. Catastrophique, la situation humanitaire au Darfour justifie une intervention massive de l’ONU pour nourrir et protéger les populations. Mais cette intervention doit surtout obtenir des parties en présence un accord politique permettant de mettre fin aux combats.

Simultanément, seule une pression de la communauté internationale peut infléchir Khartoum, mais à condition qu’elle n’apparaisse pas comme discriminatoire à l’égard d’un Etat arabe. Les imprécations anti-soudanaises des lobbies pro-israéliens relèvent d’une indignation sélective qui fait la différence entre « bonnes victimes » au Darfour et « mauvaises victimes » en Palestine. Mais surtout, et c’est plus grave encore, elles desservent la cause du Darfour sur la scène internationale, où Khartoum a beau jeu d’invoquer la solidarité arabe contre l’ingérence occidentale et la politique des « deux poids, deux mesures ».

A l’issue de son équipée dans les pick-up du Mouvement de libération du Soudan, BHL a proposé dans les colonnes du quotidien Le Monde de livrer des armes à cette fraction irrédentiste de la guérilla. Rejetant les accords de paix signés à Abuja sous la houlette de l’ONU en mai 2006, le MLS poursuit le combat au côté des « islamistes » du Mouvement pour la Justice et l’Egalité. Peu importe que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ait accusé la guérilla, elle aussi, de crimes contre l’humanité, ni que le retour à la table des négociations soit l’unique issue à la guerre civile. Indécrottables, les muscadins fortunés de la philosophie et les chantres hypocrites de l’humanitaire appellent leurs protégés à se battre jusqu’au bout, et pour les convaincre, ils leur promettent monts et merveilles. Véritables héros par procuration, ils sont prêts à se faire tuer jusqu’au dernier Darfouri.
Revenir en haut Aller en bas
Lobscure

Lobscure


Nombre de messages : 1270
Localisation : elboulaida
Date d'inscription : 22/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 7:59 pm

le darfour est une zone hautement riche en Uranium

toute les manoeuvres de l'ONU et des US et autres pays, a pour but d'eviter que cet uranium ne tombe entre de "Mauvaises mains", maus aussi pour installer un gouvernement sous la bote des US.
et comme la population au darfour est mojoritairement musulmane, vous comprenez pourquoi les US s'interessent subitement au darfour ( Iran, Ben Laden et el Qa3ida etc... ) .
Citation :

Les intérêts américains au Soudan
Le Soudan est le plus vaste pays d’Afrique en superficie. Il est situé stratégiquement sur la mer Rouge, immédiatement au sud de l’Égypte et il a des frontières communes avec sept autres pays africains. Il a grosso modo les dimensions de l’Europe occidentale mais sa population n’est que de 35 millions d’habitants. Le Darfour est la région occidentale du Soudan. Il a la taille de la France, avec une population de 6 millions d’habitants.
Des ressources récemment découvertes ont suscité parmi les compagnies américaines un intérêt très grand pour le Soudan. On croit qu’il possède des réserves en pétrole rivalisant avec celles de l’Arabie saoudite. Il possède également de vastes poches de gaz naturel et son sous-sol abrite en outre l’un des trois gisements les plus importants au monde d’uranium de haute pureté, sans oublier qu’on y trouve aussi le quatrième gisement le plus important en cuivre.
Au contraire de l’Arabie saoudite, toutefois, le gouvernement soudanais a conservé son indépendance vis-à-vis de Washington. Incapable de contrôler la politique pétrolière du Soudan, le gouvernement impérialiste des États-Unis a multiplié les efforts pour entraver le développement par le Soudan de ses précieuses ressources naturelles. Par ailleurs, la Chine a travaillé avec le Soudan en lui fournissant la technologie nécessaire pour la prospection, les forages, le pompage et la construction d’un pipeline. Elle achète en outre une grande quantité du pétrole soudanais.
La politique américaine vise à bloquer les exportations de pétrole via des sanctions et l’attisement des antagonismes nationaux et régionaux. Durant plus de deux décennies, l’impérialisme américain a soutenu un mouvement séparatiste dans le sud du Soudan, où l’on avait trouvé du pétrole pour la première fois. Cette longue guerre civile a épuisé les ressources du gouvernement central. Lorsqu’un accord de paix a enfin été négocié, l’attention américaine a tout de suite glissé vers le Darfour, dans le Soudan occidental.
Récemment, un accord similaire entre le gouvernement soudanais et des groupes rebelles au Darfour a été rejeté par l’un des groupes, de sorte que les combats se poursuivent. Les États-Unis jouent aux médiateurs neutres et continuent à exercer des pressions sur Khartoum en vue des concessions supplémentaires mais, « par le biais de leurs alliés africains les plus proches, ils ont contribué à entraîner les rebelles darfouriens de la SLA et de la JEM, ce qui a engendré de violentes réactions de la part de Khartoum ». (www.afrol.com)
Sur le plan ethnique, le Soudan présente l’une des populations les plus diversifiées de la planète. Plus de 400 groupes ethniques ont leurs propres langues et dialectes. L’arabe est la seule langue commune. Le grand Khartoum, la plus grande ville du pays, compte une population de quelque 6 millions d’habitants. Environ 85 pour 100 de la population soudanaise se consacre à l’agriculture de subsistance ou dans l’élevage de bétail. Les médias traditionnels américains sont unanimes pour décrire de façon simpliste la crise du Darfour comme étant une série d’atrocités commises par les milices jawid du Jan, soutenues par le gouvernement central de Khartoum. Et on parle dans ce cas d’une agression « arabe » contre le peuple « africain ».
C’est une distorsion totale de la réalité. Comme le faisait remarquer le Commentateur noir, le 27 octobre 2004 : « Toutes les parties impliquées dans le conflit du Darfour, soit comme arabes, soit comme africaines, sont en fait composées d’indigènes et de noirs, absolument au même titre. Tous sont des musulmans, tous sont des locaux. Toute la population du Darfour parle arabe ainsi que de nombreux dialectes locaux. Toutes ces personnes sont des musulmans sunnites. »


cliquer ici pour lire l'article entier (article datant du 6 juin 2006 mais sui est tjrs d'actu)


Dernière édition par le Ven Avr 06, 2007 8:05 pm, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
sabrina

sabrina


Nombre de messages : 1064
Localisation : Blida
Date d'inscription : 06/12/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 8:04 pm

Les casque bleus ne sont pas encore présent au Darfour, voila un article du jeuneafrique qui est daté du 04 avril 2007:

http://www.jeuneafrique.com/pays/centrafrique/article_depeche.asp?art_cle=XIN70027lonupxiapal0
Revenir en haut Aller en bas
sabrina

sabrina


Nombre de messages : 1064
Localisation : Blida
Date d'inscription : 06/12/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 8:08 pm

une force a bien été envoyée au Darfour mais par l'Union Africaine, elle n'a pour seul mandat que celui consistant à noter les non-respects du cessez le feu. Aucune autorisation ne lui a été conférée lui permettant d'intervenir aux fins de protéger les populations.

Le déploiement d'une force internationale d'interposition fait toujours l'objet d'âpres négociations entre les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi qu'entre l'ONU et le régime de Khartoum.

Ce déploiement est de plus en plus urgent, car tout le monde est conscient qu'actuellement l'Union Africaine est incapable d'assurer la stabilité et la paix dans la région, quand bien même elle contribue beaucoup à améliorer la sécurité dans les zones où elle est déployée.
Revenir en haut Aller en bas
kamel Eddine

kamel Eddine


Nombre de messages : 2921
Localisation : N36* 29.69' E2* 47.57'
Date d'inscription : 10/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 8:33 pm

Merci pour le lien, mais je croyais entendre hier sur France 02qu'ls ont été envoyé, je dois consulter un ORL donc fermacha fermacha
Revenir en haut Aller en bas
sabrina

sabrina


Nombre de messages : 1064
Localisation : Blida
Date d'inscription : 06/12/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyVen Avr 06, 2007 10:13 pm

Un site ou vous pourrez signer des pétitions:
http://www.urgencedarfour.info/
Revenir en haut Aller en bas
mouh

mouh


Nombre de messages : 571
Localisation : Ici voyons !
Date d'inscription : 20/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptySam Avr 07, 2007 8:40 am

bounce En lisant ce post et celui sur la mort de Saddam , je ne peux que lier les deux ....
Surtout en ce qui concerne , "l'eveil des consciences" mediatiques des "occidentaux donneurs de lecons d'humanismes" sur un probleme qui duuuuuuuuuuuure depuis un CERTAIN temps !!! drunken
Mais à l'ere du partage sans honte de l'afrique ,, et le "zyeutage" sur le plus grand pays d'afrique , le lien est fait et meme surfait.
Quoiqu'il en soit le regime (comme toujrs) y est pour !!!!! pig
Revenir en haut Aller en bas
Oumelkheir

Oumelkheir


Nombre de messages : 2299
Date d'inscription : 14/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptySam Avr 07, 2007 9:38 am

Un autre son de cloche, à lire, c'est long mais ça a le mérite d'aider à comprendre les enjeux en Afrique, l'origine des conflits actuels et l'avenir de l'Afrique face aux convoitises de toutes sortes.

Ici http://www.aljazeera.net/NR/exeres/4A1CE29A-92C1-4B2E-A825-840508AF129F
Revenir en haut Aller en bas
http://historywillteachusnothing.blogspot.com/
imane

imane


Nombre de messages : 274
Age : 47
Localisation : Ubiquitaire/ citoyenne du monde
Date d'inscription : 21/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptySam Avr 07, 2007 7:57 pm

pas la peine d'aller consulter Kamel, dans le reportage ils disaient effectivement qu'il y avait des casques bleus!!!!!et qu'à cause de la grande insécurité, ils n'arrivaient pas à opérer scratch scratch scratch


Dernière édition par le Sam Avr 07, 2007 8:13 pm, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
kamel Eddine

kamel Eddine


Nombre de messages : 2921
Localisation : N36* 29.69' E2* 47.57'
Date d'inscription : 10/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptySam Avr 07, 2007 8:06 pm

ok Merci Imane, mais je dois aller me reposer
Revenir en haut Aller en bas
kkader

kkader


Nombre de messages : 281
Age : 43
Localisation : constantine
Date d'inscription : 21/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyLun Avr 16, 2007 6:35 pm

salut tout le monde

je pense qu'un éclaircissement conci et exhaustif s'impose.

à part oum elkheir je ne vois qui pourrai le faire...à ton clavier oumeima

salam
Revenir en haut Aller en bas
Oumelkheir

Oumelkheir


Nombre de messages : 2299
Date d'inscription : 14/11/2006

Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? EmptyMar Avr 17, 2007 9:10 am

Je ne suis pas d'accord Kader, tout le monde peut le faire, mais ça nécessite un sérieux travail, et un travail sérieux d'épluchage des données, toutes les données, et c'est pourquoi, je te demanderai de m'excuser de ne pas le faire pour le moment, je suis plongée dans mes émissions actuelles, wallah ghir rani gharqa. Mais je te remercie pour l'honneur que tu me fais Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
http://historywillteachusnothing.blogspot.com/
Contenu sponsorisé





Nous face au darfour, quelle approche ? Empty
MessageSujet: Re: Nous face au darfour, quelle approche ?   Nous face au darfour, quelle approche ? Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Nous face au darfour, quelle approche ?
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» quelle année !!!
» L'Islam face aux critiques
» Une Tunisienne condamnée pr la diffusion d’1 msg sur Face
» quelle cérémonie !!!!
» SADDAM EST MORT

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: REC :: Réactions à l'actualité-
Sauter vers: