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 3aïchates, film algérien

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RyMantys

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MessageSujet: 3aïchates, film algérien   3aïchates, film algérien EmptyLun Mai 26, 2008 11:04 am

J'ai vu ce film jeudi dernier. Une vraie catastrophe. J'ai voulu rédiger un post là-dessus plusieurs fois, mais je n'ai pas réussi à exprimer correctement mon affliction face à ce navet intergalactique. Heureusement, j'ai trouvé hier un message de Abdennour Zahzah qui le fait très bien, je vous l'envoie:

Citation :
Vivantes de Saïd Ould Khelifa
Quand le cinéma se fait humilier

A trop vouloir coder des évènements tragiques encore frais dans nos mémoires, Said Ould Khelifa se coince et décide de finir son film sans avoir osé l’aborder. Vivantes aura été un défi dans l’intention ; un ensemble de non-dits, de clichés, d’images édulcorées, dans la réalité. Justice n’a pas été rendue aux victimes violentées d’El Haïcha ni au tribunal, ni dans ce film.


Par Abdennour Zahzah
Aïchate (vivantes). La prononciation rappelle Haïcha. Le 13 juillet 2001, des femmes, célibataires ou veuves, mariées ou divorcées, des femmes humiliées déjà par leurs conditions sociales, sont attaquées. Elles faisaient des petits boulots pour les géants pétroliers à Hassi Messaoud à raison de 7000 DA par mois (70 euros). Cette nuit d’été, plus de 300 hommes, vivant dans la misère au pied des torchères, chauffés à blanc par un imam criminel, violent, battent, lacèrent, lynchent, sodomisent avec des manches à balai, ces femmes de leur « honte » aux cris de Allahou Akbar…

Après ce traumatisme profond de l’Algérie d’aujourd’hui vécu par 39 femmes et au nom toujours de ce trouble sentiment de la honte, certaines d’entre elles, pour ne pas dire la majorité, n’étaient plus les bienvenues chez leurs parents et proches. Il a fallu la mobilisation de plusieurs associations pour que trois victimes seulement osent aller affronter leurs bourreaux au tribunal de Biskra. Certains de leurs avocats se sont désistés à la dernière minute sous des pressions anonymes. L’affaire ne passe en justice qu’en 2004 et il s’avère que les 36 femmes qui avaient choisi de ne pas faire confiance en la justice algérienne avaient eu raison. Passons les détails de ce procès rocambolesque. Verdict : 20 condamnations à 20 ans, 4 à 10 ans et une à 5 ans : cela est le bilan pour les médias puisque ce sont des condamnations par contumace… Le vrai verdict alors pour les coupables présents : 1 condamnation à 8 ans, une à 6, une à 3 et… 6 acquittements. Explication de la justice : toutes les victimes n’ont pas pu se présenter… en omettant le contexte psychosocial de l’affaire. Bien sûr, si vous comptez tous les coupables, les absents et les présents, on est loin des 300 hommes (au moins) vus par les témoins qui appelèrent la police arrivée sur les lieux 5 heures plus tard… Ceci est pour l’histoire. Une blessure qui se superposera aux autres, innombrables, de la vie misérable des Algériens.

Venons-en au cinéma. Une productrice, femme, Nadia Cherabi et un réalisateur, homme, Saïd Ould Khelifa, relèvent le défi pour, enfin, nous offrir (croyions-nous) la satisfaction psychoaffective en condamnant les coupables dans une fiction.

Le film s’ouvre sur des femmes qui dansent. Et puis de belles routes. De belles cartes postales. Une belle chanson de Guerrouabi. De belles voitures offertes par une marque créditée au générique. Et puis de belles villas mauresques. Il ne manquait plus que la Casbah pour parfaire le regard colonial et puis… la Casbah. Les terrasses sur la mer avec le harem… Du Delacroix et du Julien Duvivier, moins le talent bien sûr. Et puis pourquoi pas ? Personnellement, j’aime voir les films coloniaux… quoique dans ce film cela pose problème : la femme qui danse et qui vit dans un harem est la même image fantasmée par les vrais bourreaux de ces femmes. Passons. On se dit que le meilleur est à venir. On accroche. La scène de l’horreur arrive enfin ; elle est presque sympathique. Ce n’est pas grave, on se dit que le cinéaste ne voulait pas choquer. Puisqu’on vit sur un nuage et qu’une séquence violente vue au cinéma risque de nous perturber le sommeil…

Et puis on se dit que comme rien n’est pour nous dans ce pays, ce film n’est pas pour nous également. C’est pour les étrangers. Eux, ils sont naïfs. Ils ne savent pas ce qui se passe en Algérie, on peut leur faire croire que c’est un simple fait divers qui n’a rien à voir avec l’islamisme. D’ailleurs, l’imam n’est pas représenté dans le film. À la place, le film montre un « jeune » cheikh de Zaouïa qui dit qu’« en aucun cas, il ne faut associer le nom d’Allah à des actes violents ». On a compris ce cinéaste, il faut tout décoder avec lui et, par solidarité, on prend sur nos neurones pour participer au décodage avec toute notre imagination et notre indulgence. Et puis re-Guerrouabi, re-palmiers, re-Casbah, re-villas, re-bagnoles et, enfin… le tribunal. Vu de l’extérieur seulement. Intérieur : bureau du juge d’instruction. Le juge a le visage doux de Arslane. Il est presque gêné d’instruire l’affaire. On a compris. Le réalisateur veut jouer sur le millième degré de lecture… comme quoi la justice algérienne est timide devant l’islamisme criminel. C’est malicieux. Compter sur une lecture imprécise c’est vouloir le beurre et l’argent du beurre. Très grossier comme astuce. On se demande alors comment, avec cette logique, ce cinéaste allait traiter la séquence du verdict. On accroche. Puis, la première scène du film de la danse est remontée en plan d’ensemble et puis… fin. Pas de verdict ! Saïd Ould Khelifa, à trop vouloir coder un fait réel encore frais dans nos mémoires, se coince et décide de finir le film sans avoir osé l’aborder. Alors un problème d’éthique se pose. Peut-on demander des milliards à des institutions de l’Etat, au nom du cinéma, pour détourner une blessure encore vivace ? Pardon. Ce ne sont même pas les institutions de l’Etat. Le générique de la fin rectifie le tir… pour mieux nous atteindre dans notre dignité. Le film est coproduit par M. Hamraoui Habib Chawki et non par l’ENTV. Par M. Chakib Khelil et non par la Sonatrach.

D’habitude, et comme les Algériens qui ne votent plus, je ne me mêle pas de ces histoires moches comme ce film. Si je l’ai fait, c’est parce que j’ai reconnu une vraie victime de cette honte d’El Haïcha dans le rôle d’une figurante à 1000 DA/le cachet (10 euros). J’ai reconnu cette femme grâce à un documentaire très sobre autour de cette affaire, réalisé avec des moyens minuscules par un réalisateur qui vit à Alger. Un vrai film qui sauvera l’honneur du cinéma.

Sur le site officiel du film, on peut lire cette citation de Tagore, nous encourageant à dire ce que nous pensons aux auteurs de ce film : « Si vous fermez la porte à toute erreur, vous la fermez aussi à la vérité »

source: http://espritbavard.com/?p=article_detail&article_id=158
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MessageSujet: Re: 3aïchates, film algérien   3aïchates, film algérien EmptyMer Mai 28, 2008 1:23 am

RyMantys a écrit:
...mais je n'ai pas réussi à exprimer correctement mon affliction face à ce navet intergalactique.

Caca ? lol!
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