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 RAYNA RAYKOUM

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forzi

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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptySam Juin 21, 2008 12:47 pm

Celà fait comme même 3 semaines aujourd'hui , depuis le 31 Mai que Kamel DAOUD n'a pas été l'autreur du " RAÏNA RAÏKOUM " sur le quotidien d'Oran.

Question Est-il occupé ailleurs ou est-ce autre chose ? je me pose la question. Question

P.S: Je ne vous cache pas que cette chronique m'interesse surtout lorsque c'est Kamel DAOUD qui la fait.
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widedangel

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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptySam Juin 21, 2008 12:51 pm

Il écrit peut être un livre Laughing Laughing, ou un recueil de ces chroniques, comme Hakim Lâalam lol!
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyDim Juin 22, 2008 1:06 pm

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Raïna Raïkoum du 22.06.2008:


Dignité



Les prix des fruits et légumes flambent. Avec l'été, les prix de la pomme de terre, de la tomate ou des poivrons, le couffin classique de la ménagère en somme, devraient être à portée des bourses modestes. Mais, le contraire est, hélas, constaté au niveau de l'ensemble des marchés des fruits et légumes. La vie est devenue trop dure pour les Algériens. Officiellement, les prix à la consommation ont enregistré en Algérie une augmentation (record) de 5,4 % au cours des cinq premiers mois de l'année 2008, avec une surchauffe des prix des biens alimentaires ( 10,4 %), et 6,8 % pour les produits agricoles frais et 14,3 % pour les produits alimentaires industriels. Du jamais vu ! Autrement dit, pour un bon mesfouf le week-end, il faudrait compter au moins 300 dinars, quand le même plat servi à toute la famille chaque vendredi que Dieu fait ne dépassait pas les 150 DA, le l'ben y compris. Entre mai 2007 et mai 2008, le coût de la vie en Algérie a progressé à 6,3 %, selon l'ONS. L'office national confirme ainsi que l'inflation a atteint le niveau de 6,3 %. Un niveau qui est loin de refléter la réalité du terrain où la hausse du coût de la vie touche tous les produits de consommation, mais également ceux des services (transports, eau, électricité, etc.). Le poids pour l'Algérien moyen de ces hausses est devenu insupportable. Alors même que les salaires, formellement, n'ont pas augmenté d'un iota, sinon une simple mise à niveau a été refilée à certaines catégories de personnels comme une mirifique augmentation salariale. Que signifie un salaire net de 20.000 dinars quand le kg de patates est au-dessus de 30 DA, les poivrons à 80 DA ou la tomate à 35 DA. Rien sinon que pour des travailleurs, et ils sont des millions, c'est, pardonnez-nous l'expression, un «pipi de chat». Eh oui ! Faut en parler de ces augmentations salariales qui ne concordent ni avec le niveau de la croissance économique ni avec celui du coût de la vie. Bien sûr, l'Algérie n'a jamais recouru à la planche à billets, même au plus fort de la crise monétaire dans les années 90. Mais les responsables peuvent recourir à une stratégie salariale plus humaine, qui redonne la dignité aux Algériens, quitte à imposer des critères draconiens qui permettent autant une croissance soutenue que de nouveaux comportements des travailleurs. Est-ce trop demander aux responsables qui sont payés pour bien gérer, et non pour régner, de prendre les mesures adéquates pour que les Algériens se retrouvent dans leur pays, retrouvent leur dignité de salariés. Et pouvoir déguster au moins une fois par mois cette quiétude que procure un salaire digne. Même si le baril de pétrole est à plus de 136 dollars. Et que les caisses du Trésor sont pleines. Et que la dette extérieure a été réduite à sa portion congrue.




Ali Babès.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyLun Juin 23, 2008 10:38 am

Le civil le plus usé pour le grade le plus absurde

par Kamel Daoud
Le MSP est un parti. Il est nationaliste. Il est islamiste. Il est entriste. Il est opposant. Il est d'accord. A la fin, il est. Et pour lui, c'est l'essentiel. On pourra retenir à son avantage son mode alimentaire herbivore et, à son désavantage, sa propension inévitable à prendre la barbe pour une solution et la religion pour un tapis volant.

L'introduction étant expédiée, il reste à expliquer pourquoi on doit parler du parti de Soltani aujourd'hui. Réponse: parce que dans le gros brouhaha mauresque du moment, entre ceux qui appellent à un 3ème mandat et ceux qui insistent pour la solution de la monarchie automatisée, il est le seul parti à rappeler un détail aveuglant que tout le monde a oublié et qui va fonctionner peut-être comme un bug le jour du spectacle électoral des présidentielles. A savoir la condition non négociable de la participation à la révolution algérienne et à la guerre de Libération pour tout candidat à la présidence de ce pays. On se rappelle l'épisode Nahnah et on sait comment cela a fini pour le candidat qu'il fut.

Pour les prochaines présidentielles donc, et puisque la condition n'a pas été abolie encore, il faut trouver des Bouteflika (s) qui, à la fois, ne sont pas tout à fait Bouteflika, peuvent s'opposer à lui, le concurrencer sans le menacer et courir avec lui tout en restant derrière. Dans le catalogue des offres nationales cependant, il se trouve que le choix n'est pas grand selon le critère de l'appartenance à la «famille révolutionnaire». Ils sont même de plus en plus rares ces gens qui bénéficient à la fois de visibilité politique, de l'agrément indirect, de la vertu de l'âge et de la docilité ou de la naïveté leur permettant de se jeter à l'eau, alors qu'elle n'existe pas.

Les présidentielles algériennes à l'algérienne imposent que vous ayez pris les armes contre la France, c'est-à-dire un minimum d'âge de 16 ans en 1954. C'est-à-dire presque un minimum de 70 ans aujourd'hui. Loin de l'âge d'un Obama par exemple et avec un âge qui dépasse celui du pays indépendant et de ses jeunes qui sont nés après l'Indépendance et avant la liberté. A cette altitude, il y a de la peine à recruter comme on le devine. Et de la peine à recruter des gens qui peuvent aller plus loin que le premier mandat (d'où peut-être l'inutilité de s'opposer aux mandats à vie pour des gens qui ont la vie derrière eux et qui ne menacent personne en toute logique).

Le jour J donc, et avec un projet de constitution qui table sur les prolongations et pas sur la faisabilité ou la démocratie, il est fort probable que le pays va se retrouver encore une fois coincé dans la formule du civil le plus vieux avec la légitimité la plus usée. La conclusion du peuple à venir étant qu'il ne faut pas venir avant que la «famille révolutionnaire» ne s'en aille, vraiment et jusqu'au dernier. Tout le monde sait que les gens qui savent faire la guerre ne savent pas vivre en paix, ni mourir enfin.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyLun Juin 23, 2008 10:38 am

une de kamel daoud fi khater forzi cheers cheers
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyLun Juin 23, 2008 2:25 pm

widedangel a écrit:
une de kamel daoud fi khater forzi cheers cheers

sunny Merci widedangel !!! sunny

bounce Wallah son piquant manquait à cette chronique! Je le relis avec plaisir. bounce
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyLun Juin 23, 2008 2:51 pm

de rien Forzi, j´espere qu´il ecrira demain aussi et apres demain et pk pas tte cette semaine cheers cheers cheers moi aussi j´adore le lire, j´ai meme un carnet avec ces anciennes chroniques Embarassed Embarassed quand j´avais pas internet fermacha
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMar Juin 24, 2008 10:33 am

Même le Pouvoir se plaint du Pouvoir

par Kamel Daoud

Selon des indiscrétions recueillies passivement, même le Pouvoir se plaint de la lenteur du Pouvoir aujourd'hui. Explication: prenant le pouvoir à une époque où il n'existait plus que sous la table et dans les salons, Bouteflika aurait décidé de centraliser toutes les décisions de nominations, mutations, promotions et licenciements à son niveau, sur son bureau, à droite de sa main droite. Du coup, ministre ou pas, haut cadre ou pas, personne ne pouvait plus faire bouger personne dans ce pays sans passer par El-Mouradia. Le Pouvoir en ressortit un peu revitalisé, recentralisé et concentré en presque un seul endroit, mais avec une tendance au blocage qui accentua la démission du reste des institutions et la peur policière des délateurs souriants. « Comment voulez-vous être ministre quand vous n'avez même pas le pouvoir de nommer ou démettre un directeur de wilaya !», s'exclama un ministre, qui prit soin de garder la bouche fermée, assis dans le ventre de sa mère.

Redevenu présidentiel, le Pouvoir oublia cependant son devoir. Encore une autre explication: la tradition voulant qu'on présente aux présidents toujours trois dossiers pour un seul poste pour lui laisser la possibilité ludique du choix souverain, il se trouve que le Président oublie souvent de le faire face à son premier cercle qui n'ose pas le lui rappeler, nous dit-on. « Vous êtes fou ? Personne n'ose lui dire quoi que ce soit et tout le monde se contente d'encaisser lors des conseils des ministres ».

Du coup, le pays se trouve débordant d'intérimaires et de postes vacants dans les hauts postes de l'Etat. Il n'y a aucune lecture politique à faire sur le cas de Air Algérie, de la wilaya de Tarf, de la daïra d'Oran, etc. Il ne s'agit ni de luttes ni de bras de fer mais d'un oubli monarchique entre deux méditations sur l'avenir du cosmos. Quelqu'un ayant dû poser un cartable (ou des versions de la prochaine constitution) sur la pile de dossiers qui attendent la signature du Président, qui attend de refaire le monde en le regardant et de relancer l'Algérie en lui parlant de temps à autre. Et c'est tout. Homme d'une grande intelligence, colérique, méprisant la faiblesse mais ayant besoin d'elle dans ses parages, il paraît que Bouteflika a réussi à créer un véritable cercle vide d'écrasés autour de sa personne, souffrant à la fois de ne fréquenter que des tapis mais ne pouvant souffrir de se heurter à des hommes de caractère. C'est dire que même le Pouvoir qui écrase ce peuple souffre lui-même d'être écrasé à certaines altitudes.

Question finale: qui écrase donc Bouteflika ? Personne ne sait. Peut-être le poids des ans, l'avenir qui ne veut pas venir, l'amertume de se sentir plus grand que son propre pays ou le destin présidentiel venu vingt ans en retard sur son propre programme. Personne ne peut savoir. Tout le monde s'écrase et attend.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMar Juin 24, 2008 10:33 am

et de deux cheers cheers cheers
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMar Juin 24, 2008 2:13 pm

a priori Forzi est gâté geek geek
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMar Juin 24, 2008 5:49 pm

peut être kamel daoud visite le forum aussi fermacha fermacha wa3lech lala
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMer Juin 25, 2008 9:20 am

Le grand «bof» du pays qui baille

par Kamel Daoud

On se réveille avec l'idée d'écrire sur le retour d'Ouyahia, la chute vers le haut de Belkhadem et les volontés de Bouteflika puis, d'un coup, on s'en lasse. Et en cours de route, on peut fignoler le délire : Belkhadem a été appelé à représenter le choix du Président, Ouyahia le choix de ses opposants et Bouteflika le choix de lui-même. Puis on s'en lasse. La route étant longue, on se dit qu'on peut aller plus loin : Belkhadem va servir de futur faux candidat, Ouyahia de futur vice-Président et Bouteflika va se servir du peuple pour le futur de Bouteflika. Puis cela remonte à la bouche : le goût fade de son propre cadavre piéton dans un pays qui se passe de vous. Même si certains journaux républicains ont entamé la journée avec des éditos d'enterrement pour Belkhadem et de bienvenus pour le nouvel homme fort (qu'ils fusillaient allègrement autrefois), l'essentiel est sous les yeux, dans la bouche, visible depuis une décennie : on se passe de nous en notre nom. Le pays peut bien compter 36 millions d'habitants, seuls deux ou trois en possèdent l'acte de propriété et se disputent la cuisine. Dans le tas, on restera assis à regarder défiler la nation sans sous-titrage : Ouyahia aime les chiffres, Belkhadem aime Bouteflika, Bouteflika s'aime lui-même et ce sont nous qui portons la torchère pour éclairer au pétrole cette étroite endogamie. Il s'agit d'une illusion populiste que d'attendre de ces hommes ce que le pays lui-même n'arrive pas à faire de lui-même. Le plus lassant dans l'affaire est qu'il va falloir en parler pendant quelque temps et leur couper les cheveux en quatre pour leur trouver de la teneur, du propos comestible ou quelques variantes de couleur pour meubler le temps. Cruelle métaphysique sans sel alors que le monde réduit, de plus en plus, ce pays à un jerrican d'essence gouverné par des gardiens de pompes. Pourquoi ce sentiment d'abîmement alors qu'Ouyahia n'est ni pire, ni meilleur que les autres ? Parce que. Parce qu'il est humain d'espérer le changement et qu'à force de l'attendre, on finit par espérer au moins une catastrophe ou une inondation javelisante. Dieu l'a accordé pour Noé, pourquoi pas pour nous ? En attendant, Ouyahia est chez lui, comme Bouteflika, comme Belkhadem. Ce sont nous qui sommes invités à les regarder se choisir les uns les autres, en essayant de lire dans les couleurs des costumes, les épisodes des noces cachées et des sentiments invisibles.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMer Juin 25, 2008 9:46 am

et de trois ollllleeee
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMer Juin 25, 2008 4:19 pm

Citation :
la chute vers le haut de Belkhadem

elle me plais bien celle là
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMer Juin 25, 2008 6:01 pm

widedangel a écrit:
Le grand «bof» du pays qui baille

par Kamel Daoud
En attendant,[b] Ouyahia est chez lui,
comme Bouteflika, comme Belkhadem.Ce sont nous qui sommes invités à les regarder se choisir les uns les autres, en essayant de lire dans les couleurs des costumes, les épisodes des noces cachées et des sentiments invisibles.
Moi c'est celle là que j'adore !
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyVen Juin 27, 2008 10:13 am

L'Etat du haut-parleur magique

par Kamel Daoud

Certains le savent ou en font l'expérience depuis longtemps: l'un des traits fondamentaux de l'exercice du Pouvoir présidentiel en Algérie est sa croyance en sa force magique pour changer le réel. C'est-à-dire, sa foi dans la force du discours, pour transformer les chantiers en inaugurations. C'est l'un des anciens hommes de ce cercle qui décillera le regard du chroniqueur sur cette poutre dans l'oeil de l'Etat : les présidents algériens continuent de croire qu'il suffit de faire un discours sur un secteur, pour que ce secteur redémarre. « C'est tellement bien ancré que lorsqu'on rappelle au concerné qu'il y a un problème quelque part, il s'étonne et vous rappelle qu'il a déjà fait un discours sur ce problème et qu'il ne comprend pas pourquoi cela n'a pas fonctionné ». L'une des croyances prélogiques de la tribu qui gouverne est de croire, que parler d'une chose suffit à la transformer. Les anthropologues européo-nombrilistes du siècle dernier connaissent ce mécanisme chez les tribus Papous ou chez celles des Australiens décimés, mais ne savent pas qu'elle constitue aussi une structure mentale pour les chefs d'Etat du tiers-monde. En Algérie, par exemple, comme on l'expliquera au chroniqueur, du ministre à leur chef, tout le monde croit que la fonction de la gouvernance est dans le discours, suivi de la pondaison de lois et de l'inauguration avec bain de foule et caméras de l'ENTV.

Pour d'autres, cela s'explique par l'histoire comme par la préhistoire : les Algériens ont agi pendant sept ans de guerre et ont parlé et vendu du pétrole en le volant pendant le reste de leur indépendance. Les héros de ce genre de guerre ne pouvant pas descendre facilement vers la terre après la fin de la bataille, surtout lorsqu'ils sont populistes et se sentent immortels, attendus, désignés et élus à la fois. Ils lèguent généralement à l'Etat qu'ils emploient ce genre de mentalité où, le peuple est un but et un ballon, le discours une exaltation, la parole une euphorie, le bain de foule un orgasme, la colère du propos est un argument et la gouvernance une mystique de l'oralité incantatoire. D'où, ce qui se passe aujourd'hui : un surréalisme d'Etat qui n'hésite pas à casser le monopole de Sonatrach mais pas celui de l'ENTV. Qui se soucie plus de ce que filment les caméras que de ce que retient le bon peuple. Et qui croit que l'on peut galvaniser les Algériens avec un discours et ne comprend pas, se sent amer, lorsque cela ne « marche » pas. Il y a même un roman à écrire que l'épopée des haut-parleurs dans les pays post-socialistes. D'ailleurs, tout le monde aura remarqué que les présidents algériens sont souvent plus agacés par le micro qui fonctionne mal que par une économie en panne et qu'on reconnaît leur fin à leurs chuchotements derniers.

« L'armée agit mais ne parle pas », a écrit notre consoeur Oukazi dans le journal d'hier. Cela laisse conclure que l'Etat parle mais n'agit pas. Cela laisse deviner que le pouvoir est bicéphale : une tête que l'on ne reconnaît pas même si on la croise, et une autre tête qui a tellement la grosse tête qu'elle n'arrive pas à passer par la porte pour sortir voir le pays.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyVen Juin 27, 2008 11:31 pm

cheers Quel retour !!! cheers

Kamel Daoud aprés un long silence (à mon gout) revient en pleine forme !

Et de quatre chere widedangel !!!

Preuve s'il en fallait que quantité peut parfois rimer avec qualité !!

farao Trop fort le DAOUD !! farao
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptySam Juin 28, 2008 10:45 pm

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Raïna Raïkoum du 28.06.2008:


Dans le désert, tout le monde est prophète


En vérité, la conclusion nationale est simple comme la savate d'un Abbaside pauvre, exclu du casting des Mille et une nuits, au XIe siècle: Personne ne sait ce que fait et ce que veut Bouteflika. Sauf, peut-être Fillon, le Premier ministre français qui, le premier annoncera peut-être, le départ de Belkhadem avant Belkhadem. «La principale caractéristique du fauteuil d'un Premier ministre, c'est d'être un siège éjectable», dira-t-il, lors de sa visite en Algérie, trois jours avant le changement. Ouyahia revenu sur terre et Belkhadem parti à La Mecque, tout le monde succombera à la tentation de la «lecture» des actes dans un pays qui se compose essentiellement d'un Président qui ne discute qu'avec lui-même, un jerrican de pétrole, un peuple qui tourne en rond et des voleurs de câbles et de cuivre.
Ainsi, dans la foulée des fantasmes, on présentera Ouyahia comme un gage de la laïcité en retour et donc Belkhadem comme un islamiste mis en échec indirect. On oubliera très vite l'homme du sale boulot et de la matraque contre ceux qui ne sont pas d'accord, pour ne retenir que l'homme sans barbe, fort d'une vision d'avenir, d'un constat d'échec au présent et d'un passé devenu vierge. On présentera la nouvelle formule comme une ruse du grand calife, voulant «scotcher» un concurrent, recycler un proche et trouver un consensus avec ses opposants.
Dans le Palais vide de la gouvernance donc, chacun, l'oreille collée à la dalle de sol posée par des Chinois, cherchera à trouver le sens d'une marche à quelques bruits de chaussures que l'on déplace pour mieux les ranger. Est-ce un tort? Peut-être que non. L'Etat est devenu tellement indépendant de son peuple que personne ne sait ce que l'Etat veut de lui-même, où il va, avec qui il veut se marier et qui est vraiment derrière le rideau de fond. L'analyse à blanc est donc de mode jusqu'au moment où on découvrira que les étiquettes sont trompeuses et que l'association de défense des consommateurs ne peut rien contre les fabricants de certains produits: Ouyahia est présenté comme Libéral, Belkhadem comme conservateur, mais tout les deux le sont autant que peut être un rabot dans les mains d'un menuisier de l'extrême droite. Cela n'a aucun sens depuis longtemps, sauf après les heures de travail, que d'affirmer une vision politique lorsque le premier programme de chacun est «de poursuivre le programme du Président».
A la fin, on se retrouve, par-delà les effets spéciaux du moment, avec la vraie question: que veut et que fait Bouteflika? Personne ne sait. Pas même ses plus proches qui affirment être dans le noir. Le projet national de Bouteflika, c'est Bouteflika. Sa propre biographie. Son destin. Sa vision qui ne voit que lui dans le désert qui ne cesse de l'applaudir. Dans le cadre de cette mystique monoplace, il n'y pas de place pour les autres que sous la forme de billes ou de tribus. L'homo-sapiens étant obligé de trouver du sens et de lire l'avenir, même dans une tasse de café, le peuple de la RAPD essaye donc de trouver du sens dans ce que Bouteflika pratique comme un jeu de dés, une distributions de galons, un sport mental ou une rediffusion revue et corrigée du Boumédiènisme.
Un confrère l'a écrit dans le journal à propos du nouveau gouvernement: les acteurs changent mais pas le scénario. Il y a plus grave pourtant: les spectateurs s'abêtissent, de plus en plus, au point où l'on se demande s'il ne faut pas admirer Bouteflika au moins pour avoir transformé ce peuple en cinéphiles invertébrés et ses observateurs et certains journaux en ramasseurs de balles.


Kamel Daoud .
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyDim Juin 29, 2008 12:49 pm

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Raïna Raïkoum du 29.06.2008:


La langue ennemie du cou ?

En Algérie, il n'existe que deux formes de présidence et d'exercice du Pouvoir. L'une molle, dispersée, dépendante des placards et des ailes, confinée à l'occupation d'El Mouradia et des devantures, menacée éternellement pas le licenciement et encerclée autant par les cupides que par les parents proches et les comptables malhonnêtes. L'autre dure, sévère comme un fusil de Novembre, dictatoriale, amatrice du burnous et du coup de poing sur la table, penchant pour les discours très longs, impénétrable comme un maquis de 1956, entourée d'hommes terrorisés, de larbins fins et de populistes capables de lever les foules et de les faire asseoir même sur un cactus. Dans la première catégorie, on range Boudiaf, Chadli, Zeroual et Benbella. Dans la seconde on retrouve Boumediene et Bouteflika. Pourquoi cette introduction ? Pour expliquer l'un des mécanismes les plus constants de la disgrâce en Algérie. Lorsque le pouvoir est faible, un Premier ministre ou un ministre ou même un général, peut « tomber » pour des raisons de luttes de clans. Lorsque le Pouvoir est fort, est en passe de l'être ou se croit arrivé, un Chef de gouvernement, un ministre et même un général, peut « tomber » pour une phrase, un mot ou une incartade orale vite interprétée comme un signe de rébellion ou preuve que le cou du bonhomme commence à s'allonger jusqu'à en appeler à la décapitation. Selon cette lecture donc, Ouyahia est revenu aux commandes parce qu'il n'a rien dit depuis longtemps qui ne soit conforme à la stricte respiration de Bouteflika et n'a rien laissé pousser de plus que ses propres moustaches. Belkhadem serait « tombé » parce qu'il a mal « parlé » du projet napoléonien de Sarkozy et donc du chantier de l'Union pour la Méditerranée. Est-ce vrai ? Peut-être mais juste un peu. Une phrase qui ne veut rien dit ce qu'il faut à certaines altitudes. Face à un Président qui a grandi dans le sérail et qui a appris à décoder les menaces de coups d'Etat même dans les coups de brosse et les commandes d'essence pour les colonnes des blindés, une simple phrase peut signifier un début d'indocilité, une possibilité d'alternative ou le signe malsain d'une indiscipline encore secrète. D'ailleurs, et selon la même logique orale, Ouyahia avait été remercié simplement pour avoir songé, un jour qu'il était vraiment seul, une sorte de plan Orsec virtuel et tout à fait bénin et théorique à l'épisode Val de grâce. Donc, lorsque le Pouvoir n'est pas un boudoir, une phrase peut faire tomber plus que les cheveux. Les malheureux conviés aux Conseils des ministres, paraît-il, en savent quelque chose : les dictatures d'aujourd'hui ne terrorisent plus le peuple mais les employés trop proches de l'Etat. Question : si une phrase peut faire tomber une tête pourquoi le ministre des anciens Moudjahiddines n'a rien souffert après son tir de barrage contre le président français à la veille de son invitation par le président de la RADP ? Personne ne veut le dire. Peut-être parce qu'on ne peut pas faire « tomber » un ancien guerrier qui n'est pas tombé en champ d'honneur. Peut-être. Il est plus logique de croire, cependant, qu'on ne peut pas manier le sabre comme on manie les vents. Entre lui et lui-même, juste après son limogeage, Belkhadem aurait même prononcé la fameuse phrase (imaginaire) de Galileo Galilei, face contre terre : « Et pourtant elle tourne ! ». La chance, la Présidence, la chefferie de gouvernement, la vie, la terre quand on reçoit un coup sur la tête, l'épée ou les mandats ? Personne ne sait. Cette anecdote étant imaginaire, mais le mouvement de rotation est réel.

Kamel Daoud .
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyLun Juin 30, 2008 9:02 am

Raïna Raïkoum :

Les lobbyistes coincés entre la barbe et la moustache

par Kamel Daoud

Jusqu'à le motivé, uni autour de l'assiette, les idées claires et la parole heureuse, le milieu des lobbyistes algériens d'Alger et de leurs réseaux ruraux, est victime d'un gros instant de flottement, à moitié idéologique, à moitié sécuritaire. Et pour cause: si pendant de longues années, il suffisait de soutenir Belkhadem pour se sentir sous l'ombrelle douce de la conformité, ou de «casser» du RND pour démontrer une efficacité et une alliance, ce n'est plus le cas aujourd'hui. «Il suffit d'une simple réponse à une invitation à dîner, d'une rencontre fortuite ou de quelques amitiés faites par téléphone, pour être rangé, étiqueté et classé dans un camp ou dans l'autre», expliquera au chroniqueur un brillant lobbyiste. La solution étant donc une sorte de position en retrait, souriante pour tout le monde, sans engagement et sans imprudence mondaine.

La même indécision sur les dés de l'avenir et les hommes qui vont sortir gagnants de ce flou national, traversent un peu les champs éditoriaux, les conseils d'administrations, les restaurants les plus connus à Alger, quelques régions de naissance pour quelques prénoms de la RADP, les amabilités des plus grands industriels du pays et même les invitations les plus banales entre notables du village X de la région Y pour la circoncision, la plus jet-set du moment.

Sans indicateurs de positions fiables, tout le monde a un peu peur et se méfie de ses propres enthousiasmes, passibles de BRQ clandestins irrattrapables.

Pour les passagers de cette zone de turbulence, il faut donc attendre quelques mois pour pouvoir comprendre et aller au-delà de ce que disent les journaux ou les téléphones et patienter jusqu'à la nouvelle distribution des points de force et des postes pour se refaire une santé. Pour le moment, []coincé entre la barbe disgraciée et la moustache revenue à la vie par la grande porte, l'été est là pour faire oublier un peu les concubinages partisans. Le sport n'est pas propre à l'Algérie uniquement, ne signifie pas une malhonnêteté fondamentale mais seulement une sorte de vitalisme pour une élite dépourvue des moyens techniques de l'institution mais forte de son simple flair, né au maquis, il y si longtemps, affûté par les années Boumédiène et rendu nécessaire par l'économie de la distribution. Le flou national étant, lui aussi, exacerbé par ces pratiques de sphinx dont raffole apparemment la présidence de la RADP, augmentant la tension du film, les terreurs douces, les rumeurs de nouvelles listes et les paris hasardeux sur ce que peut faire vraiment le Grand lui, troisième personne du singulier, première personne de la collectivité qui dirige en se dirigeant vers on ne sait où
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyLun Juin 30, 2008 12:36 pm

et de sept lol! lol! lol! c´est le festival Kamel Daoud. Je suis tres contente de le lire chaque jour, merci Parodie et forzi et pititchi de poster les chroniques quand je peux pas le faire flower flower
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMar Juil 01, 2008 7:17 pm

Faut-il fêter l'indépendance ou son souvenir ?

par Kamel Daoud

Question alimentaire à quelques jours de la fête nationalisée du 5 juillet, jour de l'indépendance du pays après la colonisation par les Romains, les Espagnols, les Ottomans, les Français et, enfin, par le vide et les Chinois: que reste-t-il d'indépendant en Algérie ? Pas la tête: elle est déjà coincée entre la fameuse invasion culturelle, credo xénophobe des islamistes et des conservateurs pendant les années 80, trop pleine pour ne pas s'exiler ou trop vide pour éviter de se prendre pour le cosmos. Ni la langue, incapable de maîtriser le français pour le transformer en acquis, ni l'arabe pour le vider de son désert, ni l'anglais pour en faire un décodeur du réel et une passerelle vers la maîtrise de l'atome ou des lacets de chaussures.

Les mains ne sont pas non plus indépendantes: ni de l'Etat qui les incite au vote quand il le veut et pour qui il le veut, ni indépendante de la culpabilité car tout le monde a volé quelque chose dans ce pays depuis 1962, ni du sang car tout le monde a tué tout le monde dans ce pays, même le bonhomme qui n'a pas quitté son domicile entre le 12 janvier 1992 et aujourd'hui, ni de l'inutilité car aucun Algérien n'est capable de marcher sur la Lune et surtout pas sur ses mains, même en apesanteur.

Il reste l'estomac, et là il est inutile de faire dans la démonstration: les Algériens mangent ce que les agriculteurs européens, tunisiens, marocains et même boliviens et chinois leur vendent comme riz, bananes, farine, lait et même pastèques et pommes de terre.

Pour les pieds, l'indépendance est illusoire là aussi: les chaussures sont de plus en plus chinoises et il n'est pas logique pour un tiers-mondiste de parler de son indépendance lorsqu'il tourne en rond dans son pays et doit obtenir un visa ou une barque pour aller ailleurs. Les Algériens ne peuvent pas se proclamer indépendants tant qu'ils importent de la friperie avant, pendant et après les fêtes du 5 juillet.

Un pays n'est pas très indépendant lorsque les supporters dans les stades se revendent des drapeaux de clubs européens et surtout lorsque le seul match qui ne soit pas suivi d'émeutes mais de commentaires est celui qui se joue en Europe, derrière la mer et la télévision. Par ailleurs, il est évidemment inutile en Algérie de parler de partis indépendants, de journaux indépendants, d'élections indépendantes et de choix libre.

L'Algérie a-t-elle été un jour indépendante ? Oui, pendant quelques jours. Ceux qui s'en souviennent sont de plus en plus rares et ceux qui n'ont jamais connu ce jour ne parlent plus que du gâteau de cette époque mythique et de ce qui n'en resta pas. Que faut-il faire donc ? Arrêter de refaire les présidents ou les chefs de gouvernement, de parler, de diffuser, d'occuper les ondes et la terre et de distribuer des galons ou des pensions et refaire l'indépendance.

Avec une formule plus durable, plus solide, plus défendable et plus sérieuse que la fois passée. C'est-à-dire une indépendance qui commence par nous rendre moins dépendants du pétrole vers le sud et des Hollandais vendeurs de pomme de terre vers le nord. Est-ce possible ? Oui pour la pomme de terre, non pour le pétrole. C'est déjà trop tard: les Américains sont trop forts, les Chinois trop nombreux et nous sommes venus au monde trop lentement pour rattraper le siècle. L'indépendance est le souvenir de la virginité pour une femme à l'époque de la globalisation.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMer Juil 02, 2008 10:05 am

Raïna Raïkoum :

Falaka à M'sila


par Kamel Daoud
Cela se passe dans une université à M'sila : un enseignant universitaire (revenu au pays il y a trois ans) est suspendu par son «employeur» parce qu'il a écrit une tribune dans les journaux sur la crise de l'université, avec celle de M'sila pour illustration. La séquence se suffit à elle-même. On ne sait plus quoi ajouter. Il y a des moments comme cela, dans les vies tristes de certains pays, où la falaka - coups de bâton sur la plante des pieds, méthode pédagogique ancestrale - est de retour même dans les sphères les plus hautes du Savoir. La falaka n'a pas d'âge en effet et est ancienne de plusieurs siècles déjà. Elle est douloureuse, elle enfanta des génies et des islamistes en armes, elle stoppa le temps pendant longtemps puis le laissa filer entre les doigts pendant longtemps. La falaka se pratique surtout à trois: l'homme qui frappe et les deux «élèves», pourtant collègues de la victime, qui immobilisent la victime pour qu'elle ne rue pas.

Dans le cas de la suspension de l'enseignant universitaire de l'université de M'sila, celui qui frappe c'est le recteur, ceux qui immobilisent sont le reste du peuple et leur Etat qui palabre sur la fuite des cerveaux et pas sur leur écrasement local. Question: pourquoi cet enseignant a-t-il été suspendu pour une opinion libre ? Première piste: une raison personnelle, annexée à une raison institutionnelle. Cela donne un employeur qui prétexte de la dictature générale pour un cas de dictature particulière. Est-ce vrai ? Non. Bouteflika n'est dictateur que pour ses plus proches, pour le reste du peuple, c'est un souvenir vivant avec deux pieds, une ENTV et un avion. Pourtant, chaque Algérien qui prend un peu de Pouvoir, devient dictateur à sa manière. Pourquoi ? Il faut interroger Frantz Fanon, mais il est mort. Il laissa après lui quelques livres toujours éblouissants et des pays comme le nôtre où le seul moyen de vivre pleinement, intensément, c'est de reconduire le lien féroce colon/colonisé et de le rejouer au détail près.

Un Pouvoir comme le nôtre peut ne pas être une dictature, le peuple le voudra et avec violence. C'est le propre des peuples désorientés que de chercher un homme fort, avec un gros bâton, pour leur ouvrir la mer et les boîtes de conserve et faire les grands choix à leur place. Du coup, si cet homme n'existe pas, le peuple s'occupe de se faire mal, se frapper, s'auto-coloniser, se mutiler, se bombarder et se tirer dans le dos ou dans la jambe. Le recteur de l'université de M'sila est un homme de «savoir» mais qui ne sait pas qu'il ne fait que reconduire ce que les Romains, Espagnols, Ottomans ou Français ont fait à ses ancêtres, à nos ancêtres: punir. Personne ne le lui a demandé mais il pense bien agir ainsi et illustrer une sorte de zèle payant. Son geste est conforme à une mentalité et une longue histoire. La dictature n'est pas un homme fort ou un général mais une mentalité. La plupart des Algériens ne savent pas faire autre chose que d'écraser ou se faire écraser au point où ils ne peuvent agir autrement pour s'affirmer. Le recteur de l'université de M'sila n'a pas obéi à une injonction, un ordre, un dictateur ou une instruction officielle mais à lui-même. C'est-à-dire au fantasme le plus absolu de tout Algérien: le colon intime et le désir de le remplacer. Non pas par les «oeuvres positives» mais par l'habitude de la falaka.

Un jour, quelqu'un raconta au chroniqueur cette anecdote follement véridique: dans son village natal, il avait connu un homme qui fantasmait tellement sur le Pouvoir qu'il expliqua, un jour, rêver d'être promu colonel sans salaire et sans être payé. «Juste pour le plaisir d'être salué, au garde-à-vous, à chaque coin de la rue».
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMer Juil 02, 2008 12:22 pm

on dirait que Kamel Daoud est revenu pour de bon cheers cheers
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM - Page 3 EmptyMer Juil 02, 2008 2:09 pm

widedangel a écrit:
on dirait que Kamel Daoud est revenu pour de bon cheers cheers

On n'arrête pas de faire chitta à l'intention de Kamel Daoud en plus le pseudo est là mais IL ne dis rien Sad Sad :(
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