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 RAYNA RAYKOUM

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MessageSujet: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyJeu Mai 08, 2008 4:17 pm

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Message reçu. A vous.
par Ahmed Saïfi Benziane

RAYNA RAYKOUM SpacerUn titre à la tournure puisée dans un verset, des images qui ressemblent, en tout point de vue, à un passé qui ne veut plus de nous, autant que nous ne voulons plus de lui, un gestionnaire des deniers publics habillé en milliardaire avec une éternelle pochette sous forme de star à la Peter Oustinov, des caméras qui auraient dû se déplacer là où on a besoin de voir plus clair et le tout aboutit péniblement à un documentaire qui nous fait découvrir une autre Algérie. Celle qui va très bien et à laquelle il ne manque ni route, ni eau, ni pomme de terre et où les étrangers se bousculent pour dévorer les couleurs
célestes du Grand Sud. Une Algérie où il n'est permis de dire que de bonnes choses, les mauvaises doivent être tues parce qu'elles sont vraies.
Le message facile à décoder est celui de la réussite du président de la République là où toute l'Algérie a échoué, une fois de plus. Décidément, l'ENTV n'arrêtera pas de nous faire remercier le ciel et l'Occident de nous avoir accroché au bout de nos paraboles. «Ouama adraka mal Djazaïr», titre de l'émission du dernier vendredi soir, mais aussi une occasion de plus pour se le répéter et répéter, encore, jusqu'à épuisement. Quelle mouche a donc piqué nos compatriotes de la télévision nationale à trois têtes pour se croire obligés de faire le bilan de la période 1999 à 2009, alors que nous ne sommes qu'en 2008? C'est, en effet, la première fois qu'un bilan est fait par anticipation là où même le bilan de la guerre de Libération n'est pas encore arrêté? Celui de toute une indépendance bute, quant à lui, sur les passifs et l'argent du pétrole restera l'énigme du siècle. Cela rappelle l'ère des Soviets et de la glorification des leaders pères des nations, aimés des peuples. C'est une autre ère et la globalisation n'a laissé sur ses traces que l'amour de la richesse et celle de la concurrence déloyale. Aujourd'hui, que le risque d'avoir
plus faim l'emporte sur celui de mourir plus vite, n'est—il pas grand temps d'ouvrir les yeux sur ce que nous renvoie la réalité et cesser de rédiger les demandes d'emploi par caméra interposée? Ça en coûte à
l'Etat «Ouama adraka ma l'avenir» devrions-nous dire, alors que l'Etat met dans la cagnotte du soutien des prix des produits de première nécessité, de quoi lancer plus de mille petites entreprises et que
l'Occident s'emploie, nuit et jour, pour se passer du pétrole grâce à sa recherche scientifique et au développement humain, résultats d'années de travail sans paroles, sans glorification. Par simple devoir
envers une communauté qui place sa confiance en des hommes qui désirent se mettre à son service et via des urnes transparentes. Réellement transparentes.

Il n'est nul besoin de démontrer aux Algériens ce qu'ils voient mais plutôt ce qu'il ne voient pas et que cachent les écrans de fumée qui montent de la colère des jeunes. C'est aussi par là que les caméras de l'ENTV devraient passer, même par omission. Entre deux émissions où l'on puise les titres dans le verset d'El Q'aria qui se termine, rappelons-le, par «Naroun Hamia».
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptySam Mai 10, 2008 5:08 pm

Coincés entre libanisation et irakisation

par Kamel Daoud
J'aurais voulu voyager vers le Liban et rester éternellement voyageur». Jabran Khalil Jabran en est mort, mais le Liban est resté en l'état: il faut y aller mais jamais y arriver. L'espérer mais jamais croire l'avoir tenu. Le seul endroit du monde arabe où l'arabité est plurielle, la religion pluraliste et le Dieu partagé, équitablement, entre la vie et l'au-delà, les sectes et les courants, se retrouve, aujourd'hui, à nous illustrer tous, par sa débandade. En suivant les images de l'actualité de cette semaine, on peut lire dans le Liban ce que l'on veut: tensions régionales, manipulations entre pays en guerre tiède, conséquences de la proximité avec cet Israël qui ne veut pas de nous, chez-nous, ou le fruit d'une pourrissement généralisé qui ravage l'arabité en s'attaquant à son plus beau visage, le Liban. Tout est bon, mais l'essentiel est sous les yeux: le seul endroit où l'arabité est envisageable sous une autre forme que celle d'une chamelle enturbannée ou d'ablutions expiatoires, tombe dans la ruine, le butin et la guerre. On y aura réussi tous à montrer ce qu'on peut avoir de mieux et ce qu'on peut faire de pire. Dans un étrange jeu d'échos ubuesques, le Liban souffre de n'avoir pas pu trouver un Président là où les pays frères souffrent de ne pas pouvoir s'en débarrasser. Il rêve d'unité là où nous espérons tous, chez-nous, le pluralisme. C'est un pays de cultures, là où nous en sommes encore aux pays des folklores. Ses islamistes, chiites ou pas, ont fait illusion avant d'en faire le drame, contrairement à chez-nous où ils ont fait le drame avant de continuer à faire illusion. C'est un pays qui était en train de naître sous nos yeux, contrairement aux nôtres grabataires sous nos pieds. Il vient donc de retomber dans le cercle de nos démons intimes et nous expose à la rapine par sa débandade. Incarnant les deux grands destins de nos pays à tous: se faire irakiser ou se faire libaniser. Coincés entre un Président à pendre ou un autre à trouver. Dépecés par les nouveaux protectorats ou poussés à l'éclatement comme on coule un navire que l'on veut éviter d'offrir à l'ennemi. La moitié du désert, c'est le désert. L'autre moitié, c'est l'Arabe qui le regarde, écrivit un jour le chroniqueur. La seconde moitié étant plus grande que l'autre, c'est vers elle que nous refluons, en tribus, dans le mouvement inverse de la conquête et le mouvement hâtif des camps levés et pliés
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptySam Mai 10, 2008 5:58 pm

kamel daoud qui a obtenu le prix de MOUHAMED DIB de litterature cheers Very Happy
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyDim Mai 11, 2008 10:37 am

Raïna Raïkoum :11 mai/2008

Le miracle algérien

par Mohamed Salah Boureni
Qui aurait dit qu'un jour, un smicard algérien, toujours en délicatesse avec la patate, qui le nargue à longueur de journée avec ses airs de grosse légume, tutoie avec une certaine familiarité, le quartier de viande. Vous imaginez! Un mouton à 5.000 dinars. De quoi gaver, tout un mois, de viande une famille aux revenus modestes. Comme quoi tout est possible, dans un pays où les miracles fleurissent comme des champignons pour dérouter, à chaque fois, la rationalité censée présider à la gestion des affaires du pays. A la vérité, rien ne doit plus étonner des citoyens blasés de voir que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. Pour le bon sens 12.000 dinars par mois, c'est à peine si on arrive à faire un bouillon avec «cubes dadjaj» pour boucler les fins de mois. Dans l'Algérie des miracles ces 12.000 dinars peuvent signifier, non seulement manger à sa faim, sans spécialement se réjouir qu'un mouton soit cédé, désormais, à 5.000 dinars, mais aussi se payer une voiture et des vacances en bord de mer. A ce qu'on sache même si le prix du kilogramme de viande avait atteint 8.000 dinars, rares sont les bouchers qui chômeront. Et que dire de ces centaines de concessionnaires de voitures qui affichent le plein sur leurs carnets de commandes. Prenez par exemple, ce miracle faisant de modestes fonctionnaires, des propriétaires de villas dans des quartiers huppés des grandes villes d'Algérie qui font pâlir de jalousie, les grosses fortunes tout aussi miraculeuses du pays.

Et voilà qu'on vient faire un boucan d'enfer et décréter la catastrophe nationale quand des fruits et légumes décident, eux aussi, de s'aligner sur le train de vie des Algériens. Même si la majorité de la population algérienne est pauvre, le miracle algérien veut, qu'officieusement, toute la population mange à sa faim.

Au fait, à quoi tient le miracle algérien? Un miracle dont les voies sont impénétrables pour ceux qui sont convaincus, le plus officiellement qu'il soit, que le Salaire National Minimum Garanti, permet à un père de famille de payer la nourriture, l'habillement, la scolarité des enfants, le loyer, les factures du gaz, de l'électricité et de l'eau. Bien sûr, il faut bien s'accommoder de ces miracles, sans songer, surtout pas, à tenter d'y changer quelque chose. Car le charme risque de se rompre à tout moment. Et c'est tout l'édifice sur lequel est bâtie la véritable vie socio-économique du pays qui risque de s'écrouler comme un château de cartes. Une vie socio-économique qui n'a pas d'existence légale mais qui se révèle incontournable, au point où on a fini par croire que c'est grâce à elle que l'Algérie tient toujours l'équilibre. Qu'on ne s'étonne pas, alors, de voir les hautes sphères composer avec ce miracle à l'algérienne.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyDim Mai 11, 2008 1:36 pm

merci Parodie de mettre les chroniques à la place Embarassed Embarassed
je suis un peu malade Crying or Very sad Crying or Very sad
je promets une meilleure disponibilité à partir de mardi lol!
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyDim Mai 11, 2008 3:28 pm

widedangel a écrit:
merci Parodie de mettre les chroniques à la place Embarassed Embarassed
je suis un peu malade Crying or Very sad Crying or Very sad
je promets une meilleure disponibilité à partir de mardi lol!
Pas de soucis ma chère ! je sais que t'es fatiguée Wink soigne toi bien , je m'en charge quand je suis dispo!
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyLun Mai 12, 2008 10:56 am

Prix littéraire Mohammed Dib : Kamel Daoud, lauréat
Le lauréat de la 3e édition du prix littéraire Mohammed Dib, décerné, hier, à l’auditorium de la faculté de médecine de Tlemcen, n’est autre que le journaliste et écrivain Kamel Daoud pour son œuvre L’Arabe et le vaste pays du ô.
Notre confrère a été choisi parmi 4 nommés sur 22 participants. Sponsorisé principalement par Sonatrach et doté d’une enveloppe de 1 million de dinars, le prix est organisé tous les deux ans par l’association culturelle La Grande Maison. Cette année, il s’est déroulé sous forme de festival culturel sous le thème « Patrimoine et créativité ». Questionné à chaud, Kamel daoud, a avoué modestement qu’il ne s’attendait pas à cette prestigieuse consécration. « Quand j’ai entendu mon nom, je n’ai pas cru mes oreilles. Bien entendu, je suis très heureux, surtout que le prix porte le nom d’un très grand écrivain et c’est un honneur pour moi », a-t-il déclaré. Le prix, qui devait être remis par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, (retenu pour des raisons professionnelles) a été finalement remis par la présidente du conseil du prix et présidente de l’association organisatrice, Mme Sabéha Benmansour. A noter, que le jury était composé d’écrivains et de critiques nationaux et étrangers, dont Najat Khadda. Les jurés avaient sélectionné trois autres recueils : Grenade de Yemile Ghebalon Haraoui, Grain de folie de Mohammed Houat et Le Chuchotement des Anges de Kaouther Adimi. Cette dernière, jeune auteur de 21 ans, journaliste, chef du service culturel au magazine Dzeriet, a déjà été récompensée par le prix du jeune écrivain francophone en 2006 et le prix des insomniaques en 2007.
C. Berriah

et juste pour le rappel des autres prix :
Tlemcen :
Le prix littéraire Mohamed Dib décerné à Abdelhamid Ali Bouacida.
Le prix littéraire Mohamed Dib session 2004-2006 a été décerné à Abdelhamid Ali Bouacida journaliste par le directeur général de la Sonatrach le 9 mai 2006 a l’occasion de la tenue du colloque international Littérature et cinéma à la bibliothèque centrale Dr. Abdelmadjid Méziane de l’université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen et organisé par l’association culturelle la Grande Maison en collaboration avec la faculté des lettres sciences humaines et sciences sociales.
Cette manifestation culturelle a été ouverte en présence des membres du jury présidé par Mme Nadjet Khedda, le recteur, les doyens des facultés, chercheurs,cinéastes, auteurs, critiques littéraires, universitaires et sponsors, pour rendre un hommage à ce grand écrivain et de réaffirmer son premier lieu d’écriture, d’encourager la créativité dans tous les domaines de la science, de préparer la relève chez la génération montante et que cette tradition soit soutenue de ce monument de la culture algérienne.
Et également de promouvoir la créativité littéraire chez les jeunes écrivains.
Le lauréat Abdelhamid Ali Bouacida est journaliste, est âgé de 54 ans, a eu le prix pour le recueil de nouvelles intitulé « cinq dans les yeux de satan », une nouvelle tirée du terroir, les pauvres gens démunis. Il réside à Alger et collabore avec le bi mensuel Nas Bladi et à la chronique Le Courrier d’Algérie.
Il a étudié à l’Université Mentouri de Constantine et a obtenu sa licence en sciences économiques en 1978. Il a fait un stage de journaliste en 1986.
Ce lauréat nous dira : « je suis ému de cette distinction du Prix Littéraire Mohamed Dib de Tlemcen, je ne m’attendais pas, mais je suis très heureux et c’est un honneur pour moi. Pour cette deuxième session du prix, le niveau a été très élevé ».
Il y a lieu de rappeler que le premier prix de la session 2001-2003, a été attribué à l’écrivain Habib Ayyaoub en 2003.
Mohamed Gadiri.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyMar Mai 13, 2008 11:06 am

Histoire d'Or et de logement

par Ali Babès
Pour ceux qui gagneront une médaille d'Or aux prochains jeux olympiques de Pékin (8-24 juin), c'est-à-dire nos athlètes, la récompense est fabuleuse, selon le président du COA algérien. Entre autres �''gratifications'', en plus de l'Or gagné à la sueur, il y a, toujours selon le 1er responsable du Comité olympique algérien, une voiture de luxe de marque allemande et, surtout, un logement. Un LOGEMENT pour les héros de Pékin ! Un beau titre d'un film de série B de l'autre côté du Mur de Berlin des années 60, s'il ne s'agissait pas d'une promesse faite aux sportifs algériens qualifiés au JO de Pékin. Le logement sera attribué aux détenteurs de médailles d'Or, d'argent et de bronze à titre de récompense nationale à ces valeureux guerriers qui ont combattu et conquis des titres en terre chinoise. Si la récompense de 70.000 dollars est bonne à prendre, en plus d'une voiture allemande très prisée par les jeunes sportifs, est suffisante, pourquoi alors donner quelque chose qui appartient au peuple, au petit peuple, le logement. Car ce satané logement est un bien de la collectivité, n'est-ce pas ? Pourquoi l'offrir comme cadeau à des athlètes par ailleurs millionnaires, quand des millions d'Algériens souffrent le martyre pour avoir droit à la constitution d'un dossier de demande de logement ? Quelle que soit la partie qui va attribuer ce bien du peuple, en a-t-elle le droit d'en priver ceux qui en ont vraiment besoin pour l'attribuer à des sportifs dont l'âge ne dépasse pas les 25 ans ? Nous ne sommes pas contre le fait que les sportifs aient droit à un logement, mais contre le fait que ce bien, devenu plus précieux que le pétrole au pays du pétrole, soit l'objet de vulgaire marchandage, du �''merchandising politique'', pour titiller l'honneur et le patriotisme de jeunes dont le seul souci est de briller parmi les étoiles présentes aux J-O de Pékin. Car il s'agit bien de cela, on est tous d'accord. Alors pourquoi s'adonne-t-on, dès le départ, à une perversion malsaine de sportifs dont la pureté mérite d'être épargnée par de tels calculs dont nous tairons, bien sûr, la finalité.

Et puis pourquoi tant de désinvolture dans la distribution de richesse quand des centaines de milliers de jeunes rongent leur frein au coin d'obscures ruelles de pauvres villages à défaut d'aller travailler et gagner leur vie à la sueur de leur front ? Car c'est, du moins, faire preuve d'une navrante analyse de la situation sociale précaire vécue par des centaines de milliers de familles algériennes, obligées d'attendre la fin de programmes (centenaires par leur lenteur) de logements pour pouvoir vivre le bonheur d'un F3 ou, suprême bonheur, d'un F4, quand un autre, aussi doué soit-il, en bénéficie à la première médaille olympique de sa vie.

Entre nous, le Jackpot, jusqu'à présent, c'est au Nevada, dans la ville du Jeu qu'est Las Vegas, dans ce lointain pays de Cocagne, mais sûrement pas en Algérie. Alors pourquoi tant de démagogie au détriment des biens du peuple ? Car, en définitive, qui paiera ces sommes faramineuses, en supposant qu'une médaille d'Or, ou d'argent (40.000 dollars), ou plusieurs puissent être remportées par les athlètes algériens, sinon vous et moi, mais d'une manière détournée ?
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyMer Mai 14, 2008 4:44 pm

De l'UMP à l'UPM

par Kamel Daoud
Premier fragment: Algérie-France. De l'UMP à l'UPM. Le jeu de rébus est presque amusant. Une Algérie qui n'arrive pas à déposer ses vieux fusils et une France qui n'arrive pas à oublier qu'elle a perdu définitivement ses vignobles, en sont venues aux conciergeries à propos de ce qu'ils doivent faire de leur passé ou de la Méditerranée (mer intérieure, mer d'union ou mer à traverser?). Pour ce faire, le parti au pouvoir de la France qui hésite, l'UMP, a investi le vide par des restes de mémoires: la colonisation a été positive, les colons ont été bâtisseurs et Bouteflika n'avait pas à venir se faire soigner en France, s'il ne le pense pas. Pour répondre, l'Algérie a convoqué le vieux corps des vieux vétérans pour, un peu, refaire le maquis et la Libération. La simulation a presque fait l'actualité, avant de faire dans le nécrophage.

Des années après, l'UMP (l'union pour un mouvement populaire) qui a pris le pouvoir en France mais ne sait pas quoi en faire, autant que ses adversaires qui ne l'ont pas pris, s'efface doucement dans un magnifique jeu de sigles: cela vous donne la ventriloquie UPM.

L'Union Pour la Méditerranée. Un projet qui vise, encore une fois, à faire de la mer une adresse partagée. Pour cette fois-ci, les vétérans de la guerre autant que l'UMP et son peuple ont été tenus à l'écart comme un orchestre en sursis. Le projet se décide entre deux Etats, indépendant des leurs et sans le faste et le strass d'une amitié ou d'une haine trop confortables. Le projet de l'UPM y est expliqué par tous et par n'importe quoi: l'Algérie comme une Pologne de la France comme le fut la Pologne pour les Allemands, un mariage de raison dans le cadre d'une géographie inévitable, un projet creux mais sonnant... etc.

La conclusion étant que si l'Algérie ne «prend» pas, elle perd et si la France n'y paie pas, elle ira voir ailleurs selon les experts. De quoi s'agit-il au juste? Personne ne sait. Les peuples n'y sont pas invités, d'où l'ennui et la sérénité.

Deuxième fragment: «Etes-vous pour ou contre le 3e mandat et la 10e constitution?» Aujourd'hui, le sondage est inutile: la question n'est pas réglée par le nombre (statistique) mais par le poids (Appareils). Les gens qui sont «pour» se sont affichés, ont soutenu, chanté, insisté puis se sont retirés sur, on ne sait quelles instruction, coupure de courant ou indécision de base. Reste les gens qui sont «contre»: on ne peut pas les voir faute de médias, ni les entendre faute de nombre, ni les suivre faute de lumière. Ils n'ont pas réussi à fabriquer la majorité pour une raison inédite dans les autres pays coincés comme le nôtre. En Algérie, l'opposition n'est plus politique mais musculaire: les gens qui sont «contre» le 3e mandat sont des gens fatigués et qui ne s'opposent à rien et ne sont «pour» rien. Dans les cafés d'indigènes, la réponse de la peuplade est, on ne peut plus claire, on ne peut plus herbivore: «Prenez le pouvoir, gardez-le ou partagez-le, mais laissez-nous nous asseoir». Ce n'est même plus une opposition mais une position. Quelque chose que les autres pays «à régimes fermés» n'ont pas pu inventer: un peuple courbé, recourbé, flasque, démotivé et totalement spectateur passif de sa condition nationale. Le seul risque politique qu'il présente ce n'est pas de s'opposer mais de ne pas se lever le matin du vote.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyJeu Mai 15, 2008 11:45 am

Le soliloque d'un chef face à son avion préféré

par Kamel Daoud

Je le sais maintenant: ce pays est trop grand, son peuple est trop petit. On a beau étaler le peuple dans tous les sens, il suffit à peine à en couvrir le nord étroit ou à en peupler la surface sans y faire des trous. Tout le monde se réclame de l'histoire de ce pays, personne ne veut de sa géographie. Que voulez-vous que j'y fasse ? Recommencer l'histoire ? Jamais : aujourd'hui je ne crois plus qu'en ma mère, mes livres, mes voyages et mon avion. Parfois, je le regarde comme d'autres contemplent les chaloupes, les possibilités d'exil ou le dernier recours : je n'y prendrais personne, pas même mes animaux préférés la nuit du déluge. Juste peut-être un corbeau éclaireur. Le problème ? On a trop souvent répété à ce peuple que c'est lui qui a fait la guerre, chassé le colon et construit le reste au point où il l'a vraiment cru. Aujourd'hui, il veut nous chasser. Il se pavane avec des airs de paon tricolore : vert, blanc, rouge, et mange même les trottoirs, les figues et nos tombes. Il se croit adulte avec ses moustaches collées avec de la salive, veut être nourri à l'oeil, sinon il prend la mer ou la pierre et se tord comme un chewing-gum quand on le coince ou quand on lui demande ce qu'il veut vraiment. Laissez-moi rire : sans le colon ou les libérateurs, ils se mangeront les uns les autres en trois jours. Trois jours suffisent pour que ce pays oublie jusqu'à l'usage des chaussures. Et puis pourquoi devons-nous partir ? J'ai tout donné à l'Histoire, et j'ai droit à la totalité de la Géographie. J'y ai laissé les meilleures années de ma vie, le droit d'avoir un avenir à moi tout seul, le sommeil et mes dernières naïvetés et maintenant vous voulez que je quitte ? Pauvres idiots. Ce pays a usé huit générations d'incapables avant que naisse la mienne qui l'a libéré. Parfois, lorsque le soleil se couche et que je n'y arrive pas, je me dis que nous nous sommes trompés : il fallait chasser cette peuplade en 62 comme nous avons réussi à chasser la France. Démarrer vraiment à zéro, avec zéro peuple, beaucoup de caves et de villas vides et des milliers d'hectares à faire labourer par les Vietnamiens par exemple. Après une guerre, il ne doit rester que des tombes et des héros, pas des passants : ils deviennent trop vite vaniteux.

Aujourd'hui, c'est trop tard : ils sont trop nombreux. Ce peuple nous encercle de partout : il ne reste plus que le ciel pour fuir ou la matraque pour le faire reculer. Chaque matin, il faut les nourrir, leur donner raison et leur faire croire que leur histoire continue alors qu'elle s'est arrêtée depuis longtemps derrière leur dos. Je ris, mais je ris jaune : c'est la première fois depuis la Préhistoire que ce peuple a une armée qui a gagné une guerre, une seule, et qui peut le défendre contre les prochains colons. En sont-ils fiers ? Que non ! Tout le monde me bat et moi je bas ma soeur. Dès qu'on les a libérés, ils veulent se libérer de nous et nous mettre dans des sachets et nous envoyer vers leurs ancêtres. La vie est finalement plus injuste que la mort... Je ne partirais pas, sauf vers Dieu ! ».
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyVen Mai 16, 2008 11:40 am

pour le vendredi ou il y a pas de presse nationale je propose un article qui aurait attire mon attention dans un autre journal (international):
je commence avec la figaro international:

George Bush attaque Obama depuis Jérusalem

Dans une démarche inhabituelle, le président plonge dans la campagne en critiquant les projets du candidat démocrate au Proche-Orient.

La flèche était inattendue de la part d'un président qui s'est gardé jusqu'ici de prendre position dans les primaires démocrates, et d'autant plus inhabituelle qu'elle a été tirée de l'étranger. De la tribune du Parlement israélien, jeudi, George W. Bush a lancé une attaque indirecte, mais à peine voilée, contre Barack Obama. «Certains semblent croire que nous devrions négocier avec les terroristes et les radicaux, a déclaré le président américain. Certains suggèrent que les États-Unis devraient simplement rompre leurs liens avec Israël et que tous nos problèmes au Proche-Orient disparaîtraient.»

Comparant cette posture avec celle des Munichois avant la Seconde Guerre mondiale, Bush a dénoncé «le confort illusoire de l'apaisement, qui a été constamment discrédité par l'histoire». La saillie a fait l'effet d'un pavé dans la mare électorale américaine. Le sénateur de l'Illinois n'est pas cité, mais il s'est senti visé. «Il est navrant de constater que le président Bush se sert d'un discours à l'occasion du 60e anniversaire d'Israël pour lancer une attaque politicienne infondée, a-t-il déclaré dans un communiqué. Bush sait que je n'ai jamais soutenu le dialogue avec les terroristes.» Son porte-parole, Robert Gibbs, est monté au créneau pour dénoncer «une attaque sans précédent lancée de l'étranger», d'autant plus «malheureuse» qu'elle émane du champion de «la diplomatie du cow-boy.» La porte-parole de la Maison-Blanche a balayé la polémique avec une pirouette : «Les candidats en campagne s'imaginent parfois que le monde tourne autour d'eux, mais en l'espèce, ce n'est pas vrai.»

«Une plaie constante»

La formule utilisée par le président fait pourtant une référence transparente à des positions controversées du sénateur de l'Illinois. Pour s'être déclaré ouvert à un dialogue direct avec le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, et pour avoir été complimenté par un dirigeant du Hamas palestinien, Barack Obama se retrouve la cible d'attaques de ses concurrents et d'une insidieuse campagne de calomnie. John McCain, le prétendant républicain à la Maison-Blanche, a désigné son probable adversaire comme «le candidat préféré du Hamas», se présentant par contraste comme «le pire cauchemar» de cette organisation terroriste au regard de la loi américaine.

Des courriels circulent sur Internet présentant Obama comme un musulman qui aurait prêté serment sur le Coran et serait affilié au leader noir Louis Farrakhan, auteur de déclarations antisémites. De nombreux responsables de la communauté juive ont condamné ces rumeurs «ignominieuses», sans y mettre fin.

Dans son programme de politique étrangère, le candidat démocrate se prononce en faveur «d'une diplomatie présidentielle ferme et directe avec l'Iran, sans conditions préalables». Susan Rice, sa principale conseillère pour les affaires étrangères, souligne que «sans conditions préalables ne signifie pas sans préparations». Robert Gates, le secrétaire à la Défense de Bush, vient d'ailleurs d'appeler lui-même à «un dialogue utile» avec le régime de Téhéran. Sur Israël, Obama affirme son «soutien inébranlable» à l'État juif et reconnaît son «droit à l'autodéfense». Dans une interview ce mois-ci à l'hebdomadaire Atlantic Monthly, il qualifie le sionisme «d'idée juste et nécessaire» et évoque «l'affinité naturelle entre les communautés afro-américaine et juive». Mais il dénonce aussi le blocage du processus de paix comme «une plaie constante». Ses positions lui ont valu jusqu'ici d'être distancé par Hillary Clinton auprès de la communauté juive, traditionnellement démocrate. Or, en novembre, les électeurs juifs pourraient faire la différence dans des États très disputés comme la Floride ou la Pennsylvanie.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptySam Mai 17, 2008 1:27 pm

L'écologie de la rue

par Ali Babes
Et voilà. Nous y sommes. L'écologie et les babioles de l'environnement à la petite semaine sont arrivées vendredi à Alger où quelques artères ont été ‘'interdites'' à la circulation automobile. Pourquoi, diriez- vous. Pour la simple raison qu'un appel pour sauver Alger de la pollution automobile a été entendu au-delà de sa simple signification. Et, pour faire plaisir à tous les regardants en matière de protection de l'environnement, et pour justifier la présence de gens absents là où il le faut, une vaste opération très médiatisée a été mise sur pied pour libérer un peu plus de trois kilomètres carrés de toute présence de voiture le temps d'un vendredi. Pourquoi une telle opération dans des avenues de toute façon désertes le week-end (Alger ce ne sont pas les Bd. Zirout Youcef et Che Guevara où sont concentrés les banques et le Sénat, mais BEO, H-Dey ou El-Harrach et Kouba, etc.).

Quand presque tous les sites protégés du pays sont chaque jour un peu plus menacés, détruits sans que ceux qui protègent notre environnement et qui sont payés pour cela ne lèvent le petit doigt ? Ce qui ce passe à El Kala pour cette histoire d'autoroute est édifiant. D'autres exemples ? Il y en a des milliers, comme cette carrière érigée sur le Cap Ténès malgré l'opposition des partis et de la société civile et qui, aujourd'hui, a provoqué la disparition de centaines d'espèces florales, marines et d'oiseaux, dont une espèce d'aigle endémique à cette région du littoral algérien, ainsi que les veaux marins. La pollution de nos côtes est devenue de notoriété internationale, des milliers de poissons meurent du fait de déversements de produits chimiques et des eaux domestiques, quand ce ne sont pas des matières fécales, les zones agricoles sont chaque jour un peu plus agressées par une myriade d'agents polluants, dont le béton est le moindre mal. Sans que cela ne produise l'effet escompté. Maintenant, entre nous, ces problèmes de pollution, de qualité de l'air, de protection de l'environnement, cela donc, ne concerne que cette ville d'Alger ? Doit-on, dès lors, penser que le reste du pays, nos Oasis, notre Hoggar et Tassili, nos Djurdjura et Chelia, nos plages, nos criques, nos oueds et nos plaines sont sains, propres, sans CO2, ni PCB, encore moins de CFC flottant insidieusement dans l'air ? Ou est-ce que nous sommes face à deux mondes, deux manières de gérer l'espace, dans un même pays ? Que les responsables de l'hygiène de notre oxygène se fassent du mourant pour la capitale, c'est bien, qu'ils le fassent sans calculs politiques, ni démagogie primaire pour tous le pays, ce serait encore mieux. Mais, de grâce, pas sur le dos des Algériens du pays profond qui, eux, savent mieux que quiconque ce que signifie une gelée tardive ou ce que produit un nuage de fumée qui sort d'une cimenterie fonctionnant à plein régime et implantée là où il ne le faut pas. C'est cela aussi l'aménagement du territoire.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyDim Mai 18, 2008 5:10 pm

Raïna Raïkoum :

Les régions, c’est comme les cochons...

par Kamel Daoud
Une partie de l’histoire algérienne est une histoire de sa géographie. Petite anecdote récoltée auprès d’un ancien moudjahid par le chroniqueur : lors d’une opération d’évasion spectaculaire à partir d’une prison coloniale à Oran, instruction fut donnée pour sélectionner les élus selon des critères régionaux : un homme de l’Est, un autre de l’Ouest et un dernier du Centre. « Cela faisait taire les rumeurs » expliqua l’ancien combattant au chroniqueur. C’est dire que la question de la géographie commença en Algérie avant son histoire : les Algériens avaient déjà peur de sortir en morceaux ou de se faire coloniser les uns par les autres, après le départ de tous les colons que ce pays a eu à subir. D’où les grands ensembles psychologiques qui lestent encore les explications nationales. Lorsque le peuple est lettré, il parle de la crise de 62, lorsqu’il ne l’est pas, il parle de régionalisme, chacun à partir d’une région qui se voit comme victime de l’autre, de toutes les autres. En voici la série schématique : 1° - Le Nord exploite le Sud, prend le pétrole et laisse le sable et le désert au gens du Sahara. 2° - L’Est se passe de l’Ouest en prenant le pouvoir au Centre dès le début du pays. 3°-L’Ouest se sent victime du Centre qui lui prend son argent et de l’Est qui lui prend ses chances de gouverner. 4°- Le Centre, se sentant investi de la mission de sauver le reste du pays à la place du pays (En arabe, Alger et Algérie portent le même nom selon cette paranoïa constructive) et est dérangé dans sa mission par l’Ouest qui ne veut rien tenter et l’Est qui ne veut rien lâcher. Est-ce vrai ? Un peu, peut-être, presque pas. Au choix car c’est ce genre de questionnement qui a réduit les Indiens en figurant à Hollywood et les Irakiens à des passants chez eux. En Algérie, on devient régionaliste avec l’âge, l’argent ou la faillite. Le besoin d’explication étant fondamental chez l’humain, autant que celui d’avoir un destin, un chef, une excuse, des enfants et un point mort au fond de l’âme pour se reposer de son propre poids. Durant la Révolution, beaucoup vous raconteront que la plus grande hantise, après la France et ses hélicoptères, était d’éviter le fameux régionalisme. A tel point, apparemment, qu’on a fini par le réinventer et le perpétuer. Après le départ de la France et la création de l’Algérie, le véritable découpage territorial de l’Algérie resta là, sans solution, car sans courage, expliquant le partage inégal du butin, les tirs amis, les promotions, les grades, les entreprises. Aujourd’hui, on n’en fait ce que l’on veut : une théorie de la présidence cyclique, une « qui tue qui ? » plus discret, une explication économique et une arbalète entre bonnes gens. Tlemcen étant vue par cette cosmogonie comme la capitale de l’Algérie, M’sirda comme la capitale de Tlemcen, Alger comme la capitale de la Kabylie, la Kabylie comme un département de la France et l’Est comme une caserne reconvertie en entreprise d’importation de pièces détachées. Est-ce vrai tout cela ? Peu importe : l’oisiveté est mère de tous les vices. Le régionalisme étant le père inconnu.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyLun Mai 19, 2008 11:52 am

Berriane : l'avènement des Mamelouks civils

par Kamel Daoud
Que se passe-t-il à Berriane, capitale de Ghardaïa ? Un 05 octobre miniaturisé selon les uns. Un 19 juin indirect selon les autres. Un début de mandat 99. Un janvier 92. On peut tout dire aujourd'hui sur les violences de Berriane et surtout dire qu'elles sont presque inconcevables. Il n'y manque que la jungle et la machette si l'on prend en compte l'incroyable absence de l'Etat, les actes et les hurlements. L'Etat y est-il vraiment absent ? Non. Il est là et là-bas mais comme tout le monde, il regarde en regardant passer le temps. Nulle part ailleurs dans ce pays on a eu droit à un tel spectacle à la nitroglycérine : des encagoulés avec des machettes fracassant les portes pour de véritables pogromes ou épurations discrètes. Comment en est-on arrivé à ce point où des disputes de quartiers se transforment en guerre de rîtes, batailles de confessions, chasses ethniques et découpages territoriaux par la généalogie et la tribu ? La réponse est simple : cela arrive dans les histoires des pays qui n'ont plus d'Etat. L'Etat algérien a beau aujourd'hui être riche, avec des polices, un Président et un drapeau, tout le monde sait qu'il n'existe pas. Et les plus délinquants en premier car devinant à l'intuition le moment exact où un Etat se rétracte vers ses Palais et les polices vers leurs traiteurs. Cela vous donne les royaumes des Mamelouks, les époques des sectes, celles des messies, des bandits d'honneur et des massacres « pour le bien de tous ». Un Etat arrête d'exister au moment exact où il ne sait pas quoi faire mais évite de se l'avouer et se met soit à payer, soit à frapper. C'est le cas de l'Algérie d'aujourd'hui qui, paradoxalement avant d'exister, c'est-à-dire avant 62, savait mieux ce qu'elle voulait. Basiquement, cela explique souvent le reste : le nombre des émeutes en augmentation, l'immoralisme des fonctionnaires, le vol, le délitement éthique et le ridicule international, sans parler de l'absurde en économie. L'Etat algérien est aujourd'hui tellement faible qu'il en est devenu une menace pour le pays, mais ceci personne ne veut le dire. On le voit au spectacle de la Présidence occupée par les mystères des fins dernières, les hésitations des polices, la lâcheté des chefs locaux, élus ou désignés et la perte du sens et du sens interdit. On comprendra alors pourquoi une commune banalisée comme Berriane puisse succomber à des purifications et des violences habillées par des idées qui datent de quelques siècles et pourquoi l'ordre y a les apparences d'un homme qui ne sait que faire, qui laisse faire et qui n'a rien à faire que de regarder les choses pourrir. Berriane annonce un gros mauvais temps; la violence n'est plus sous le contrôle de l'Etat, c'est le contraire. Et cela devrait faire peur et interpeller les derniers survivants car il est déjà proche ce jour où on va tuer des passants coupables d'ablutions légèrement différentes.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyLun Mai 19, 2008 4:28 pm

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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyMar Mai 20, 2008 10:28 am

Ni indicateur, ni opposant

par Kamel Daoud
Finalement tout s'explique par tout. Pour les archéologues du chaos algérien, si un intellectuel algérien adopte immanquablement l'attitude de l'opposant systémique ou celle de l'indicateur organique face au Pouvoir et à l'uniforme, cela vient de loin : de la Montagne fondatrice de l'espace algérien et de ses maquis. Grosso modo, l'histoire du 19 mai, fête des Etudiants que le FLN de l'époque n'avait pas liquidé, explique un peu l'étrange posture de l'homme qui peut écrire face à l'homme qui peut tirer. Un 19 mai 1956, des lycéens et des étudiants algériens ont entamé une grève qui les mena à l'Europe pour les uns, à la rentrée scolaire 1957 pour les autres et au maquis maquillé pour les derniers.

La Révolution algérienne, étant d'abord un mouvement paysan, comme le sera son socialisme, puis son architecture et enfin son électorat majeur, très tôt se leva une barrière de méfiance entre les paysans en arme, gens durs, soupçonneux, endurcis et fortement marqués par une guerre de deux ans et ces nouveaux venus, descendants inconscients des modérés assimilationnistes, des collaborateurs passifs et de tous les scolarisés indigènes de la France et représentant d'une menace de coup d'Etat par la noblesse du verbe, la maîtrise de la langue des colons et l'aptitude à la réflexion et à la stratégie. Toujours, selon les souvenirs de nos ancêtres, la France réussira à intoxiquer les maquis par de fausses listes de collabos et laissera venir une véritable purge anti-intellectualiste et la très fameuse Bleuite. Pour faire encore très vite, les survivants seront récupérés par le MALG, prendront leur retraite en 62, ou finiront leurs études, leurs vies ou leurs illusions. La psychologie du scribe algérien se retrouvera profondément marquée par cet épisode inaugural, autant que les « services » de ce pays et son Etat amoureux des casemates et des buissons. En naîtra une fascination réciproque et triangulaire entre l'intellectuel algérien (généralement de gauche par culpabilité), les « services » algériens (généralement sensibles, fascinés et occupés par la dissidence, intellectuels plus que par le crime organisé ou la sécurité du territoire) et le Pouvoir qui reconduira la méfiance paysanne des origines, l'usage des purges et des listes, et la crainte de se voir démis de ses fonctions par les Abbanistes ou les hommes qui savent lire et écrire mieux que lui. Du coup, un intellectuel algérien théorique n'a jamais plus que deux choix possibles pour poursuivre son périple vers la reproduction et la production : s'opposer absolument et critiquer radicalement ou s'allier dans le cadre d'un contrat de service, d'allégeance et de larbinisme alimentaire. Collaborateur ou Dissident face à un Pouvoir borné ou méfiant, encadré par des « services » soupçonneux ou tentateurs. Rien qui puisse aider à la promotion de la santé publique, de la réconciliation historique ou à l'acceptation des rôles dans le cadre de la division du travail pour le bien de la nation du moment. Symbolisme on ne peut fascinant : c'est un 19 mai qu'a eu lieu la grève des étudiants et c'est un 19 juin qu'a eu lieu le coup d'Etat de Boumediene. Que s'est-il passé un 19 mars ?
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyMer Mai 21, 2008 10:11 am

Retour collectif aux tentes

par Kamel Daoud

C'est connu: l'Algérie bascule très vite vers les tentes, à la moindre secousse. Un séisme, beaucoup de pluie, un glissement de terrain, l'été, ou la suite d'un quota de logements insuffisant, il suffit de peu pour que les Algériens perdent les usages de l'urbanité et reviennent en courant vers cet espace du précaire et des résidences prêt-à-porter qui relativisent leur identité, leur croyance, leur progrès et leur condition humaine piégée entre le pacage et le forage des puits de pétrole. Du point de vue de l'anthropologie, il s'agit presque du spectacle d'un peuple qui veut annuler le temps pour mieux l'enjamber, à chaque fois, à chaque crise. C'est dire que la civilisation d'un pays peut se mesurer à la distance qui sépare les tentes, des constructions en dur.

Selon les journalistes présents à Berriane, cette commune située, désormais, dans l'un des quartiers de Bagdad, la petite ville est, aujourd'hui, séparée par une route nationale qui y passe sans s'arrêter, avec d'un côté, comme de l'autre, des tentes abritant des réfugiés. Peut-on être un réfugié dans son propre pays et le faire couler sous ses pieds? Oui, les Palestiniens le savent bien, autant que les Irakiens ou les Libanais. A un enfant de dix ans aujourd'hui, assis au coin droit de la caricature, les mains croisées derrière le dos, l'Algérie est un pays où des hommes encagoulés peuvent fracasser la porte de la maison, vous prendre votre enfance pour lui donner des coups de pieds, y laisser à l'endroit des tremblements et des cris, et vous repousser vers la tente où il fait froid, la nuit et tellement mauvais, le jour. Comme il ne suffisait pas à ce pays d'être bouteflikiste, islamiste, FLNiste, kabyliste, il fallait donc y ajouter de nouveaux produits toxiques comme ibadites, malékites, berbéristes, Mozabites... etc. De tous les cauchemars climatisés que le chroniqueur a pour habitude d'imaginer pour peupler les enfers oisifs de ses incroyances, jamais il n'aurait imaginé que ce pays puisse arriver à cette limite absurde et imbécile: un Etat qui ne sait pas quoi faire, traînant la patte parmi la foule d'un peuple qui fait n'importe quoi. Il est possible pour une peuplade de redevenir sauvage, mais souvent c'est sur les terres d'autrui. Que se passe-t-il donc, aujourd'hui, dans cet endroit de l'Algérie? Personne ne sait. L'essentiel est pourtant évident: l'Algérie n'a pas vaincu les intégrismes parce qu'elle a vaincu le FIS. Sans écoles, sans livres, sans destin et sans utilité, le pays retrouve, peu à peu, ce qui a fait démissionner l'Emir Abdelkader face à sa belle histoire: l'usage des tribus, des tentes comme refuges, de la violence contre soi. Selon les plus fatalistes, si l'Emir n'a rien pu faire contre la fatalité malgré son génie, il ne faut pas s'attendre à ce que le pétrole y réussisse. Aussi larmoyante que puisse être la conclusion, elle s'impose: qui dans ce pays a vraiment le courage de soutenir le regard des enfants de Berriane ou d'ailleurs?
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyJeu Mai 22, 2008 11:06 am

Ce qu'aurait fait l'Emir 125 ans après sa mort

par Kamel Daoud
Dans quelques jours, on fêtera la mort de l'Emir. Lequel ? Pas celui tôlier des années 90, mangeur d'enfants et de policiers, mais celui de l'histoire : l'Emir Abd El-Kader. Dans une mauvaise synchronisation entre son histoire et sa géographie, l'Algérie a eu un président légitime (l'Emir) avant d'avoir un pays, et possède, aujourd'hui, un pays qui n'arrive pas à produire un Président légitime. L'autre détail est que l'Emir n'est pas mort il y a 125 ans, mais des décennies avant. Auteur du plus pur geste d'ascétisme que l'on puisse imaginer, celui de renoncer à un Royaume pour une illumination, le bonhomme est mort une première fois le jour où il a déposé les armes et choisi de finir une histoire qui n'arrivait pas à commencer. Mort deux fois, le jour de son choix majeur et le jour de sa mort physique, il sera donc enterré deux fois : d'abord, là où il voulait, puis, là où il s'y attendait le moins.

Contrairement à ceux qui l'ont hérité donc, l'Emir a fabriqué la monnaie algérienne et ne l'a pas volé. Il a aimé les livres au lieu de les surveiller. Il avait des chefs militaires sous la main et pas sur le dos. Il aimait les chevaux, pas les ânes.

Il avait été élu, pas désigné. Il avait été déçu et trahi, pas démis et renvoyé. Cela arrive souvent lorsqu'un homme naît avant son peuple. La balle reçue par Boudiaf dans le dos, l'Emir semble l'avoir reçu des années durant, par ses tribus, la France et le reste. Rien n'a été aussi douloureux pour le chroniqueur, lors de ses périples de lecteur désordonné, que ces lettres et récits d'un Emir lâché de toute part, par ses tribus comme par son étoile, cerné par des généraux français nobles massacreurs, trahi par les voisins et inquiété par ses proches. Des lettres qu'il échangeait presque avec lui-même, faute d'un interlocuteur à sa hauteur céleste. C'est même le moment le plus fascinant et le plus bouleversant dans l'histoire de cet homme, que ce jour où il pensa aux femmes et aux enfants de smala, pour signifier à ses adversaires qu'il était fatigué en choisissant l'exil au Royaume. Cela laissa dans l'esprit de l'histoire nationale quelques réflexes et réflexions : l'Emir n'avait pas suffi autrefois comme le pétrole aujourd'hui, pour transformer la fatalité en destin. L'Algérie est un ensemble de tribus qui peuvent trahir ou s'unir. Il faut un Saint pour sauver l'Algérie, mais dès que le Saint réalise sa sainteté, il songe d'abord à sa peau et à son âme. Les meilleurs et les plus honnêtes sont ceux qui renoncent et creusent la terre pour contempler les racines des choses. Question opportune : qu'aurait fait aujourd'hui l'Emir s'il était encore vivant ? Il ne se serait pas présenté pour un 3ème mandat, ni contre la France. Il aurait simplement accompli ce geste qui a accompli son humanité : comme en 1860 à Damas, lors des émeutes anti-chrétiennes, il se serait rendu à Tiaret, pour assister au procès d'intention d'une jeune Algérienne, du nom de Habiba, selon les journaux, et qui a été jugée pour possession de six bibles et pour conversion inexplicable dans un pays devenu très prompt aux intolérances faute d'une industrie valable. Là, l'Emir n'aurait pas craint d'être traité de soldat de l'Occident, de laïc, de chrétien ou d'athée.

Il aurait fait son devoir, en expliquant qu'il agissait « par devoir de religion et d'humanité », comme autrefois. Mort deux fois et enterré deux fois, il aurait ajouté qu'il n'avait pas peur d'une nouvelle inhumation. Même sous terre, il y a des gens qui ne meurent jamais.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyVen Mai 23, 2008 12:33 pm

Prison à vie requise contre les époux Fourniret, "criminels inhumains"
22/05/2008 19h49


CHARLEVILLE-MÉZIÈRES (AFP) - La réclusion criminelle à perpétuité a été requise jeudi contre les époux Fourniret qualifiés de "criminels inhumains" par l'avocat général aux assises des Ardennes où ils répondent de sept meurtres aggravés de jeunes filles.

L'avocat général Francis Nachbar, qui a différencié les cas de Michel Fourniret, 66 ans, et de Monique Olivier, 59 ans, a réclamé pour lui une perpétuité "incompressible" et pour son épouse qu'elle soit assortie d'une période de sûreté de 30 ans.

Fourniret, accusé de sept meurtres aggravés de jeunes filles entre 1987 et 2001, encourt cette peine "spéciale" en raison du dernier homicide de la série commis contre Mananya Thumpong, violée et assassinée à l'âge de 13 ans, a expliqué le parquet général.

Ces faits ont été perpétrés en 2001, après l'entrée en vigueur en 1994 d'une loi prévoyant qu'un assassinat accompagné de viol sur mineur de moins de 15 ans puisse entraîner la prison à vie sans le bénéfice d'aucun aménagement de peine.

"Tous les deux vous n'avez que les apparences d'êtres humains", a affirmé M. Nachbar à l'adresse de deux accusés. "Nous avons affaire à un couple de criminels d'une cruauté et d'une inhumanité que jamais notre pays n'avait imaginé connaître", a-t-il insisté.

Il a éreinté tour à tour les "deux fêlés" formant ce "couple assassin" incapable d'émotion, en empruntant les termes de la correspondance des futurs époux en 1987.

"Vous n'êtes pas un fauve Fourniret, vous n'êtes rien! (...) vous êtes un clown grimaçant et grotesque au service du mal", a-t-il lancé.

Selon lui, Olivier, accusée de l'un des sept meurtres et de complicité dans trois autres, a été la "muse sanglante", l'"égérie criminelle" sans laquelle son mari ne serait jamais resté que "le petit Fourniret".

A l'épouse soi-disant terrorisée par un mari autoritaire, l'autre avocat général Xavier Lenoir a reproché "un silence assourdissant" lors des viols, voyant en elle le "catalyseur" des crimes.

"Aujourd'hui encore, elle fait semblant de ne pas trop savoir ce qu'elle connaît pourtant parfaitement dans les moindres détails", a ajouté M. Nachbar à propos de son attitude à l'audience.

Le ton s'est fait plus accusateur encore lors de l'évocation des crimes, qui "vont s'enchaîner à une cadence infernale" quand Fourniret sort de prison fin 1987.

Des rapts, viols et meurtres détaillés en termes crus, au point que l'avocat général Nachbar en vient presque à demander à la cour et aux familles de l'excuser. "Quelle litanie d'horreurs je suis en train de vous asséner!", dit-il.

"Depuis cinq ans, tous ces visages de victimes me hantent. Je n'en peux plus de ces horreurs", confie l'avocat général.

Face à lui, Fourniret ferme les yeux, tassé sur son siège. A ses côtés, Olivier est prostrée, tête basse.

A propos du meurtre de la jeune Desramault en 1989, M. Nachbar rappelle que le couple avait d'abord fait mine de sympathiser avec cette étudiante, l'emmenant dans un salon de thé pour "endormir sa méfiance", comme l'a raconté Monique Olivier.

"Votre inhumanité dégouline dans les mots que vous employez", dit l'avocat général.

Il traite Fourniret de "monstre nécrophile" en l'accusant du viol post-mortem de Natacha Danais, retrouvée morte à 13 ans en 1990 sur une plage de Vendée.

Olivier "est aussi coupable" que Fourniret, a déclaré hors audience le père d'une victime, déplorant la différenciation dans les réquisitions.

Reprise lundi à 13H00 avec les plaidoiries de la défense. Verdict mercredi.

source AFP le 23-05-2008
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyVen Mai 23, 2008 12:35 pm

Le tueur en série et sa femme Monique ont noué une relation perverse dès les années 1980.

Michel Fourniret était encore en prison quand sa future épouse et lui-même ont signé, en quelque sorte, un contrat de carnage. Condamné à sept ans de prison à Évry pour plusieurs agressions sexuelles violentes, il passe une petite annonce dans Le Pèlerin. Cet homme déjà deux fois marié recherche, officiellement, une correspondante. Monique Olivier, telle madame Bovary, s'ennuie en garde-malade, près de Nîmes. Elle répond. Ces lettres sont capitales : nombre d'entre elles seront retrouvées, soigneusement archivées, comme des actes notariés, lors d'une perquisition au domicile belge des deux suspects.

Bien vite, Monique devient «Natouchka» sous la plume de Michel Fourniret, qui se pique de lire Dostoïevski. Elle, dont les références culturelles sont plus grand public, appelle son correspondant «Shere Khan», du nom du tigre cruel du Livre de la jungle. Peu à peu, M. Fourniret s'est révélé à Monique Olivier. Comme le relatent deux journalistes (1), il lui a dit son obsession de la «pureté» , sa volonté de se procurer des jeunes vierges pour s'emparer de ce qu'elles ont de plus précieux. Dans son style chantourné, il écrit ainsi : «Nous nous marierons devant les hommes et, unis par des liens distants des conventions, nous ne serons jamais les merveilleux amants que nous aurions pu être si la confiance avait pu abolir toute barrière au risque de se reconnaître comme deux monstres, mais si infiniment tendrement épris l'un de l'autre.» Tout est là : les deux sont partants pour un amour monstre.

Elle semble à la fois fascinée par cette prose grandiloquente, et coupable de ne pas être arrivée «pure» à son mariage. Alors elle aidera son «fauve» à capturer des vierges sordidement qualifiées entre eux de «membrane sur pattes» ou «MSP». En contrepartie, il s'engage à aller corriger le premier époux de sa «mésange», un directeur d'auto-école, peintre du dimanche, qui aurait livré la malheureuse à d'autres hommes pour se repaître du spectacle. C'est du moins ce que prétend Mme Olivier, qui s'est cousu sur mesure une panoplie réversible de bourreau-victime, dénonçant les crimes de M. Fourniret, reconnaissant avoir participé à certains, mais s'inscrivant dans un parcours personnel misérabiliste que l'enquête n'a pas permis d'authentifier.

En dehors de lui, Michel Fourniret n'aime personne. Il méprise la terre entière, finit toujours par se brouiller avec ses amis, ses collègues de travail, ses employeurs qui, croit-il, ne le reconnaissent pas à sa juste valeur.

Tueries mystiques et crimes utilitaires

Ses victimes n'ont aucun prix à ses yeux. Tandis qu'il affectionne les citations littéraires, prétend être un grand joueur d'échecs jusqu'à ce que le président d'un club amateur ardennais le mette échec et mat en un tournemain , sa compagne joue les effacées, les ménagères soumises à un chef de famille tyrannique. Les policiers belges, qui arrêtent le couple en juin 2003, remarquent qu'elle semble à peine comprendre leurs questions. Pourtant, de l'autre côté de la frontière, les psychologues établissent qu'elle jouit d'un quotient intellectuel de 131, très nettement supérieur à la moyenne et à celui de «Shere Kahn».

Le «pacte» est une notion fondamentale pour comprendre le fonctionnement du couple : l'un comme l'autre tire satisfaction de la litanie criminelle. Monique Olivier, qui s'ennuyait tant avant la rencontre d'Évry, n'est-elle pas présente pour ranimer l'ardeur défaillante de son mari face à la première proie ? Ne rassure-t-elle pas des jeunes filles prises en stop, avant de les livrer ? Ne sait-elle pas où sont enfouis les corps ? N'a-t-elle pas prêté la main, en avril 1988, au meurtre de Farida Hamiche-Hellegouarch, épouse d'un braqueur, codétenu de Fourniret, dans le but de dérober plusieurs kilos d'or dissimulés dans un cimetière par le «gang des Postiches» ? Sans elle, il n'aurait pas accompli un tel parcours, alternant tueries mystiques et crimes utilitaires le vol de l'or des Postiches pour acheter le château des Ardennes, celui d'armes de poing et de menottes dans un poste de police pour perpétrer des mauvais coups à venir ; sans lui, elle n'aurait jamais rien fait. Le couple dominant-dominé a été soumis à une batterie d'experts. Les deux meilleurs psychiatres en la matière, les Drs Michel Dubec et Daniel Zagury, viendront éclairer la cour d'assises en mai.

Le procès qui s'ouvre jeudi matin est donc bien celui des Fourniret. Longtemps, ils ont été soudés par leur «pacte» . Les voici face à leurs juges. Il est bien tard pour demander, à l'instar de Monique Olivier, de faire box à part.

(1) Le Pacte des Fourniret, Emmanuelle Maurel et François Vignolle, Hachette, 202 pages, 17,50 €.


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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyVen Mai 23, 2008 3:06 pm

Jaipur, la ville rose, panse ses blessures

vendredi 23 mai 2008, par Mira Kamdar



Une semaine après les attentats qui l’ont secoué, Jaipur se remet lentement. Les rues demeurent vides. Le peur est encore présente.

Actuellement, c’est la saison des grandes chaleurs en Inde. Les touristes étrangers se font rares, même dans cette capitale féerique du Rajasthan, l’Etat des palais et des princes. Ce mardi 13 mai, les citadins de la vieille ville, joliment encerclée par ses murailles peintes en rose tamisé d’ocre, profitaient de la fraîcheur du soir pour sortir se promener dans les allées et ruelles des bazars. Des jeunes gens en petits groupes, des familles, les parents tenant leurs enfants par la main, déambulaient devant les boutiques où l’on vend des bracelets en verre coloré, des lunettes de soleil, des jouets, des articles ménagers. Dans la foule se trouvaient des charrettes chargées de collations salées, de jus de canne à sucre pressée, de mangues dont la chair succulente est servie découpée en dés qui restent attachés à la peau retournée, telles des sculptures modernes ruisselantes d’or. Les temples hindous se remplissaient, comme tous les mardis du monde. Les policiers rattachés au commissariat du quartier de Kotwali venaient juste de finir de se présenter à l’appel du soir. L’air doux retentissait de la cacophonie typique de la rue indienne : chansons bollywoodiennes, petits klaxons des pousse-pousse, cris des vendeurs.

Les huit bicyclettes neuves garées ici et là, des sacs de courses pleins attachés aux guidons, n’attiraient point l’attention des passants. Celui qui aurait osé y jeter un coup d’œil y aurait vu des sous-vêtements neufs, de quoi pousser tout Indien pudique à détourner le regard, l’empêchant de découvrir en dessous une bombe composée du puissant explosif militaire RDX. Vers 19 heures 30, les bombes cachées dans les slips et les soutiens-gorge ont commencé à exploser : un choc assourdissant suivi par un moment de silence abasourdi, puis les cris affolés des blessés. A peine s’était-on rendu compte de ce qui venait de se passer près du temple hindou qu’un peu plus loin, à côté du commissariat de Kotwali, une autre bombe explosait, puis une troisième près du célèbre palais des Vents, arrêt de rigueur sur le circuit touristique de la ville. Et ainsi de suite, pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à ce que sept des huit bombes disposées aient semé l’horreur dans une ville qui n’avait jusqu’alors jamais été touchée par une telle violence aveugle.

Ce fut un massacre : soixante-six morts et plus de deux cents blessés – certains très gravement. Le pire qu’ait connu l’Inde, après l’attentat sur le réseau de transports publics à Bombay en 2006.

Une fois de plus, la règle du jeu des attentats terroristes en Inde a été respectée. Ce sont des cibles civiles qui sont visées : marchés, réseaux des transports publics, temples (de préférence le mardi, jour d’affluence hindoue), mosquées (de préférence le vendredi, jour saint musulman), cafés, ou amphithéâtres lors des animations culturelles. Les victimes sont de tous âges, de toutes confessions.

Quels sont les objectifs – publics ou non – des auteurs de ces crimes ? Nuire à la réputation de l’Inde, géant économique émergent de la région, certes. Se venger des actions indiennes au Cachemire ? Eventuellement. Veiller à ce que le nouveau gouvernement civil au Pakistan et son homologue indien ne se rapprochent pas ? Très possible. Mais surtout inciter au conflit religieux dit « communariste » en Inde, notamment entre les hindous et les musulmans.

Fort heureusement, cela ne marche pas. Quoi que les terroristes essaient, les Indiens refusent d’entrer dans une politique de guerre confessionnelle, comme le montre le calme qui a persisté dans différentes villes après des attentats récents contre des temples hindous ou des mosquées. On peut citer en exemple Hyderabad, où, le 18 mai 2007, une bombe a explosé près de la mosquée Mecca Masjid, tuant neuf personnes (cinq autres ont péri sous le feu des policiers tâchant de contenir le chaos), ainsi que Bénarès, où des attentats contre des temples hindous ont fait vingt-trois morts, le 7 mars 2006. Malgré ces attaques sanglantes, la violence ne s’est pas déchaînée entre hindous et musulmans. Afin d’assurer que cela soit également le cas à Jaipur, un couvre-feu a immédiatement été imposé, et les forces de l’ordre ont été déployées.

Sans doute, en attaquant la ville rose, les responsables de ces crimes ont-ils voulu porter un coup à l’industrie du tourisme. Jaipur est la deuxième ville touristique du pays, après Agra, où des foules se rendent chaque année pour visiter le célèbre Taj Mahal. Ils ont en grande partie réussi, puisque plus de 40 % des réservations en cours pour Jaipur ont été annulées. Mais, au-delà de la ville, c’est toute l’image à l’étranger d’une Inde paisible et attrayante qu’ils ont cherché à détériorer. Peut-être ont-ils voulu, en plus, mettre à l’épreuve le gouvernement de l’Etat du Rajasthan, actuellement aux mains du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti politique de la droite hindouiste, ainsi que le chef de cet Etat, M. Vasundhara Raje, membre de la famille royale de Jaipur.

Qui sont les commanditaires ?

Traditionnellement, les experts invoquent le différend entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire (lire Pierre Conesa, « Aux origines des attentats-suicides », juin 2004). Les Indiens accusent le Pakistan de soutenir des groupes terroristes, tel Lashkar-e-Taiba, soupçonné d’avoir tramé maints attentats. La semaine dernière, lors de sa visite à Jaipur, le ministre de l’intérieur Sri Prakash Jaiswal a déclaré que ces crimes étaient « l’œuvre d’une puissance étrangère », sans indiquer laquelle.

Le Pakistan, redoutant un refroidissement dans ses relations avec New Delhi, a immédiatement condamné ces actes criminels. Du reste, le 20 mai, M. Pranab Mukherjee, ministre des affaires étrangères indien, et son homologue pakistanais M. Shah Mohmood Qureshi, ont repris les discussions officielles, dans le cadre du processus engagé il y a quatre ans, pour tenter de dénouer le conflit du Cachemire. Il s’agit du premier contact entre les deux puissances nucléaires régionales depuis le changement de gouvernement au Pakistan (lire « Pakistan : le plus dur reste à faire », par Jean-Luc Racine, La valise diplomatique, 27 février 2008).

Pour les attentats de Jaipur, d’autres pistes sont avancées, et notamment celle de groupes terroristes venus du Bangladesh, tel Harkat-ul-Jehad al-Islami (HuJi), lié à d’autres attentats récents en Inde. Mais, selon certains spécialistes, HuJi serait soutenu, lui aussi, par l’Inter-Services Intelligence (ISI), le service de renseignement pakistanais, depuis longtemps accusé par les Indiens d’être derrière les groupes terroristes islamistes basés au Pakistan et plus récemment au Bangladesh. Plusieurs travailleurs immigrés bangladais à Jaipur ont été détenus après l’explosion des bombes.

Certains observateurs pointent aussi le fait que le 13 mai, jour de ces attentats, est le dixième anniversaire des essais nucléaires effectués près de Pokhran, dans ce même Etat du Rajasthan. Les essais avaient été perçus comme un triomphe du gouvernement national de l’époque, alors aux mains du BJP. Celui-ci avait alors développé tout un discours sur le retour à la puissance de l’Inde hindoue, trop longtemps laissée aux mains des usurpateurs musulmans — des armes nucléaires au service de l’Inde hindouiste, en quelque sorte. En montrant la vulnérabilité hindoue, les attentats écorneraient cette propagande toujours vivace.

Toutefois, un groupe nouveau, dont peu de gens avaient entendu parler, Indian Mujahideen, a revendiqué ces attentats, par un courriel envoyé aux médias depuis un cybercafé de la ville et qui contenait une image d’une des bicyclettes avant son explosion. L’adresse depuis laquelle ce courriel a été envoyé est symbolique : guru_alhindi_jaipur@yahoo.co.uk. « Al-Hindi » ainsi que l’adresse britannique du courriel, rappellent Abu Musa Al-Hindi, connu aussi sous le nom d’Abu Eissa Al-Hindi, l’immigré indien élevé au Royaume-Uni, converti à l’islam et condamné aux Etats-Unis, en 2006, pour son rôle au sein d’Al-Qaida. Les auteurs se revendiquent de ce personnage, par sympathie et par volonté de faire peur. Une manière de souligner que les Indiens ne sont plus épargnés par cette mouvance (lire Ajai Sahni,« Jaipur : Get to the Basics »).

L’identité exacte des responsables reste pour le moment un mystère. Certes, les actes de terrorisme peuvent venir des maoïstes, des régionalistes et d’indépendantistes. Mais il semble évident que la menace du terrorisme à motivation islamiste devient beaucoup plus complexe que ce qu’elle semblait être il y a quelques années, quand les dirigeants pouvaient accuser soit le Pakistan, soit le Bangladesh, d’être des incubateurs de mouvements terroristes. L’arrestation, en mars, de plusieurs chefs du groupe indien islamiste Students Islamic Movement of India (SIMI), impliqué dans l’attentat contre le réseau des transports publics à Bombay en 2006, témoigne de la radicalisation d’une certaine partie, aussi infime soit-elle, de la population musulmane indienne. Radicalisation qui s’est accrue surtout depuis les massacres de musulmans dans l’Etat du Gujarat en 2002, déclenchés par la mort d’une cinquantaine de militants hindous, dont des femmes et des enfants, carbonisés dans leur voiture de train dans la petite ville de Godhra (l’origine de l’incendie, accidentelle ou criminelle, demeure incertaine).

Les responsables des crimes du Gujarat toujours impunis

Pour comprendre cette montée de la radicalisation, il faut savoir que le chef du gouvernement de l’Etat du Gujarat, M. Narendra Modi, la superstar du BJP, ne s’est jamais repenti du rôle que les siens avaient joué dans les opérations punitives contre la communauté musulmane. Les membres de son gouvernement et des forces de l’ordre responsables de ce massacre, dans lequel ont péri environ deux mille citoyens indiens musulmans, restent à l’abri de toute action judiciaire. Loin d’en avoir pâti, la carrière politique de M. Modi n’a au contraire cessé de progresser, grâce à l’approbation d’une population hindoue qui s’est sentie vengée. Même le gouvernement national dominé par le Parti du Congrès de Mme Sonia Gandhi – parti laïque, totalement opposé au BJP – n’a engagé aucune démarche contre M. Modi, en dépit de la publication, en novembre 2007, d’une enquête sérieuse menée par les journalistes du journal Tehelka (« Gujarat 2002 : The truth in the words of the men who did it »). Ces derniers ont clairement démontré la complicité des dirigeants, au plus haut niveau, du gouvernement de M. Modi, en révélant les confessions filmées de personnes impliquées dans les massacres, dont Babu Bajrangi, Ramesh Dave, Haresh Bhatt, Suresh Richard, Arvind Pandya et Rajendra Vyas.

Pour l’heure, la quasi-totalité des Indiens musulmans est restée imperméable aux arguments de l’extrémisme. Ils sont pourtant les grands oubliés de la croissance économique récente du pays. Leur niveau d’éducation se situe à un niveau inférieur à la moyenne nationale (lire le rapport Sachar (PDF), du nom du ministre de la justice, en 2006). Ils sont de plus en plus marginalisés dans cette « Inde qui brille », comme on présente parfois l’économie émergente indienne. Ce que l’Inde a le plus à redouter, c’est la conjugaison de la frustration d’une partie de cette population avec les efforts de recrutement des mouvements terroristes internationaux, tel Al-Qaida, et régionaux, tel Lashkar-é-Taiba ou le groupe bangladais Harkat-ul-Jehadi-Islami.

Une semaine après ces attentats qui ont fait régner la peur, Jaipur essaie de retrouver une vie normale. Les dirigeants du nouvel Indian Premier League de cricket – créé pour remodeler ce sport très « british », dont les Indiens raffolent autant que du football américain, avec des pom-pom girls importées des Etats-Unis – ont maintenu le match prévu le samedi 17 mai. Shane Warne, Shane Watson, Graeme Smith et leur manager Darren Berry, qui font partie des Rajasthan Royals, l’équipe locale – la seule à compter des étrangers –, ont réclamé des mesures de sécurité. En vacances à Goa lors de l’attentat, ces joueurs avaient un temps envisagé de renoncer à jouer. C’eût été une victoire pour les terroristes.

source le monde diplomatique, edition en francais
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptySam Mai 24, 2008 10:35 am

Personne n'a besoin de la liste des criquets


par Kamel Daoud



Techniquement, la meilleure partie de ce pays n'est pas ce que ce pays a construit après son indépendance, mais ce qu'il n'a pas construit: le désert. Le Sahara, ce chef-d'oeuvre des évaporations strictes. D'où le reste: les étrangers viennent chez nous soit pour le Sahara, soit pour le pétrole, soit pour notre fameuse expérience dans la lutte contre le terrorisme. En dix ans, il est dit et répété que l'Algérie a acquis une plus grande expérience dans la lutte contre le terrorisme que l'Espagne avec son ETA, l'Angleterre avec son IRA et les Américains avec leur Qaïda. Est-ce vrai ? Personne ne sait mais tout le monde le dit.

Pour les plus intelligents, la richesse de l'Algérie dans ce domaine se résume à ses listes et gros fichiers détaillés. Les hommes d'Etat étrangers repartent avec le sourire quand on leur donne une copie, ou bredouillent lorsqu'on la leur refuse. Cela explique pourquoi l'Algérie n'est pas saluée pour sa lutte contre la pauvreté ou le criquet par exemple. Là, elle n'a pas la liste des criquets ni celle des pauvres et personne ne la lui demande pour, par la suite, saluer « son expérience et sa coopération ». Faut-il en vouloir au pays de tirer vanité de ses archives du Mal ? Non. On vend ce que l'on peut dans un pays qui ne produit que ce qu'il n'a jamais fabriqué: le pétrole.

D'où ce télescopage d'opinions entre deux parfaits étrangers, l'un à l'autre: Saïd Sadi, l'un des patrons de l'opposition assise en Algérie, et Condo Rice, l'une des seules femmes à gouverner des chefs d'Etat arabes et à conduire leurs prières sans qu'ils puissent protester. Le patron de l'opposition orale algérienne a eu raison de soulever un paradoxe de taille dans le pays de la RADP: comment un Etat peut-il à la fois être salué par Bush et Rice pour sa grande expérience de lutte contre le terrorisme mondial et ne peut rien faire de plus que regarder ce qui se passe à Berriane, par exemple ? Comment arrive-t-on si facilement à infiltrer le GSPC et à le retrouver dans le désert et pas à retrouver, dans une petite commune, des cagoulés au nombre de vingt ? Comment l'Etat a-t-il trouvé une solution pour ne pas perdre la RADP dès 1992 et aucune pour ne pas perdre Berriane ? Parce que. Selon les plus mauvais, Berriane ne possède pas de pétrole. Possible, mais l'essentiel est quand même sous les yeux. Berriane ne sert à rien. Ni au Américains, ni au réseau Echelon, ni à l'Algérie d'Alger, ni à Rice, ni à la réputation de la RADP. Personne n'y vient, personne n'y vit.

L'Algérie peut donc être saluée pour son expérience dans la lutte contre le terrorisme mondial sans que cela ne remette en cause son échec dans la lutte contre la rwandisation interne. Pourquoi ? Parce que personne ne veut la liste des cagoulés de Berriane, sauf les victimes. Dans le désert, il n'y a rien à admirer, sauf le terrible vide qui laisse entrevoir Dieu. A Berriane aussi, sauf que cela laisse entrevoir l'avenir. C'est ce qu'a dit Sadi, mais inutilement: tout le monde sait qu'il pense trop et seulement lorsque cela l'arrange lui aussi.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyLun Mai 26, 2008 10:14 am

La nouvelle doctrine de Zerhouni est à surveiller

par Kamel Daoud
Les rédactions algériennes en savent un bout: lorsque deux touristes occidentaux sont pris en otage en Tunisie, les médias tunisiens ne parlent pas de Tunisie mais d'un kidnapping «aux frontières algériennes», par un groupe d'El Qaïda affidé au GSPC «algérien». C'est le cas, aussi, lorsque cela se passe au Maroc ou même en Mauritanie, dans la bouche des journaux locaux ou même des agences occidentales. Dans tous les cas de figure, la recette est de s'en laver les mains et de coller le cadavre à l'Algérie, ce pays afghanisé absolument. Le chemin étant plus court entre Bagdad et Alger qu'entre Djerba et Tunis.

Pour la prise d'otages des deux Autrichiens, il y a déjà quelques mois, notre gouvernement aura beau répété que l'Algérie est compatissante mais n'est, en rien, impliquée, cela ne servira à rien. L'Algérie est toujours là comme poubelle de l'info-sécuritaire dans la région. Pour les rédactions du pays, cela pose même un problème moral: faut-il faire comme les Marocains et réduire un attentat spectaculaire à la dimension d'un pétard pour ne pas plomber la saison de tourisme, ou faire comme les Tunisiens et balayer sous le tapis algérien les restes de ses islamistes? Ou faut-il simplement faire son métier, innocemment, dans un monde qui ne l'est pas et donner l'information telle quelle? Généralement la réponse est «oui» puisqu'en Algérie on aime bien jouer au sinistre et en accuser le gouvernement coupable d'être un pouvoir, pas un Etat. A la longue, nous faisons couler le pays mais avec un grand professionnalisme. Que faire alors?

A Nouakchott, pour la réunion des 5+5 (alternative anti-terroriste à l'Africom, made in US) et loin de ses cafouillages légendaires et barbarismes impossibles, Zerhouni a exposé une nouvelle doctrine de l'information «engagée» à suivre de très près. «Si, jusqu'à ce jour, notre action s'est concentrée sur les traitements, essentiellement sécuritaires du phénomène terroriste, il me semble que nous ne devrions pas négliger la nécessité des actions aux plans médiatique et de la communication», dira-t-il à ses pairs. «Peut-être, devrions-nous faire le maximum d'efforts pour convaincre les différents médias et canaux de communication, qu'ils ont un rôle essentiel à jouer dans ce combat?», a-t-il poursuivi.

Pour l'essentiel, le ministre a eu l'intelligence de préciser quelques points majeurs pour sa doctrine de la nouvelle information sécuritaire utile.

1° - «L'effet psychologique et médiatique recherché par les terroristes est essentiel». 2° - Le contexte international dominé par la situation en Palestine, l'Irak et au Liban, sont des arguments exploités par la propagande djihadiste qui les transforme en «résistance légitime». 3° - Les jeunes générations ont un rapport trouble à «l'Autre» et sont victimes de fausses «idées reçues dans nos sociétés à l'origine de thèses dangereuses véhiculées par les radicaux religieux de toutes confessions» avec un amalgame désastreux entre Islam, violence et terrorisme avec identification du christianisme à l'inquisition et la réduction du judaïsme au sionisme. 4°- Il y faut des systèmes éducatifs qui instillent «l'esprit de tolérance et le respect de l'autre, ainsi que les valeurs de la démocratie et de l'universalisme». 5° - Enfin, Zerhouni relèvera que les propagandes extrémistes «occupent des terrains de communication d'où nous sommes souvent absents», comme les «sites Internet qui véhiculent une littérature nocive».

La solution d'Etat? «Nous devons pouvoir convaincre la communauté de l'information et des médias à partager cette vision et à s'impliquer davantage dans cette démarche...». En clair, impliquer les médias dans le cadre global d'une info engagée, «utile» et combattante.

Dans des pays à démocratisation factice comme ceux du Maghreb, une telle volonté d'encadrer l'information reste une dangereuse tentation mais aussi une nécessité de «guerre» face à la propagande islamiste. La frontière entre le contrôle stalinien et ridicule des médias et celui de la responsabilisation mature, est très mince et les confusions sont souvent trop confortables.

A Nouakchott, Zerhouni a développé une vision et une langue qui l'auraient fait passer pour un stratège de la démocratie responsable, s'il n'était pas ministre de l'Intérieur dans un pays verrouillé. Par ailleurs, des journaux «voisins» ont pris cette habitude d'éviter de «descendre» l'image de leur pays, sans avoir besoin de l'injonction de leurs tuteurs à chaque attentat. D'autres, chez nous, préfèrent le scoop à la responsabilisation abusive.

Le professionnalisme y gagne, mais l'Algérie y perd et El Qaïda du Maghreb s'en sort mieux que le Maghreb. De ce paradoxe, chacun essaye, finalement, de tirer profit: Zerhouni plaide pour des médias collaborateurs, d'autres plaident pour une liberté dite large et les derniers, pour un nationalisme de l'image selon les intérêts du pays de chacun d'abord. A chacun de choisir.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyLun Mai 26, 2008 10:15 am

Baggara

par Ali Babès
Les joueurs de football algériens sont devenus du bétail que négocient les présidents de clubs, devenus de vulgaires baggara, par la grâce d'un championnat moribond, malade de ses responsables. Les matches de foot sont devenus des combats de taureaux, des bull-fighting, alors que les joueurs, comme de vulgaires moutons, sont achetés et revendus au gré des humeurs de leurs présidents ou selon leur prestation, voire l'appréciation des supporters.

Le marché des transferts brasse des dizaines de milliards de centimes sans qu'un seul de ces responsables de club pense à investir un dinar dans la formation, ou créer une école de football du club qui lui survivra. Ailleurs, le marché des transferts des joueurs professionnels est codifié par des règles strictes: les joueurs gardent leur personnalité, leur âme n'est pas négociée dans un vulgaire marché de bétail de joueurs à la petite semaine. Et puis, dans les clubs professionnels, il y a autant le championnat B que d'école de formation appartenant à chaque club qui présente à chaque fin d'année son bilan financier. Et gare aux faux en écritures ! Quel est le club algérien à avoir été audité ou qui est passé par un contrôle comptable ?

Et quand un président de club déclare dans la presse qu'il a besoin de 100 millions de dinars pour le volet recrutement, et un autre mettre sur la table 25 millions de dinars pour acheter un mouton, pardon un joueur, que faut-il conclure ?

Que l'équipe nationale va se faire étriper en allant le 31 mai prochain à l'abattoir à Dakar. Car dans ce registre, nous avons même perdu notre dignité dans le football, sinon comment interpréter les propos de Lamine Niyang, coach par intérim de la sélection sénégalaise, lorsqu'il a déclaré mardi à Dakar que Rabah Saâdane est le pompier de service. Car dans une bergerie ou une étable, il faut bien que quelqu'un soit affecté au nettoyage. N'est-ce pas ? Quant aux baggara du football national, ils continueront à sévir tant que la discipline n'est pas sérieusement reprise en main.
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MessageSujet: Re: RAYNA RAYKOUM   RAYNA RAYKOUM EmptyMar Mai 27, 2008 10:20 am

«La mosquée ou le tribunal»

par Kamel Daoud
Pourquoi sommes-nous devenus aussi intolérants? A chaque crise de vocation collective, ce pays trouve la plus tragique et la plus haïssable des formules: «La valise ou la mer», tout juste après l'Indépendance pour chasser les Français qui voulaient être algériens. «La mer ou le cercueil» à l'époque du FIS contre ceux qui voulaient réfléchir ou s'opposer. «La mosquée ou le tribunal», selon un représentant de l'inquisition religieuse, lors d'un procès, à Tiaret, contre une femme qui a choisi le Christianisme après l'Islam hérité.

Pour trouver la réponse, il faut donc creuser. Dire que nous avons été si souvent colonisés, que chaque étranger est pour nous une menace et chaque différence, une trahison, ne suffit plus que pour les historiens. Dire que c'est l'école et son dressage idéologique qui ont fait de nous ce que nous ne sommes pas, nous approche un peu de la vérité. Tout le monde le sait mais personne ne le dit: les égyptianneries des années 70 ont ravagé l'âme de ce peuple, sa langue et son esprit presque autant que la dernière colonisation. La décolonisation populiste aura même fait pire que la colonisation massacreuse. Qu'en restera-il? Un peuple qui n'aime pas qu'on ne lui ressemble pas et qui ne ressemble à personne justement. Aujourd'hui, à l'époque des grands charmes et des appels à l'investissement et au tourisme, le pays de la RADP vient d'ouvrir la chasse contre lui-même. Il s'Iranise avec vigueur, s'isole comme son propre Président dans le soufisme panthéiste, se sabote et cède au ridicule. A la fin, encouragé par son gouvernant principal qui parle comme un imam, par sa télé qui parle comme une barbe et par des partis qui parlent à la place de Dieu, le pays populiste a compris le message: la barbe c'est bon, les autres c'est mauvais, le problème c'est la croix. Dès lors, il suffit de chasser la croix même celle des poteaux, d'arrêter ceux qui lisent la Bible pour passer le temps dans les bus, de crier à la menace de dix églises contre le parc de cent mille mosquées, pour occuper on histoire. A la fin, on arrête une simple jeune femme à qui on offre un choix strict, hideux, loin de l'esprit de cette religion: la mosquée ou le tribunal. Pourquoi sommes-nous devenus aussi intolérants? Parce que nous n'avons rien à faire et que nous sommes terrifiés. Face à la terrible angoisse de la modernité, chacun répond selon ses capacités: pour nous, cela sera par la chasse à la différence.

Et comble dans cette affreuse histoire d'une jeune Algérienne qui risque d'être brûlée (deux fois après l'intervention malencontreuse des Français) sur un bûcher, sous les huées de la peuplade excitée, c'est que cela intervient même où l'Etat affirme, à Nouakchott, par la bouche de notre ministre de l'Intérieur que pour lutter contre le terrorisme, il faut lutter contre l'intégrisme, faire accepter l'altérité, dissocier les religions de leur réduction, expliquer qu'être juif n'est pas être sioniste, être musulman n'est pas être terroriste et être chrétien n'est pas être évangéliste. C'est dire que le paradoxe est de taille: il fait 2 millions de kilomètres carrés et réclame la lutte contre le terrorisme sans la lutte contre les intégrismes de tous bords.

Pourquoi, donc, islamistes, musulmans, laïcs, hystériques ou modernistes, sommes-nous tous devenus aussi intolérants et de la façon la plus ridicule? Parce que nous n'avons rien à faire sur terre sauf se réclamer de Dieu ou des Pouvoirs. Au sud c'est le Sahara, au nord c'est le désert. D'où cette nouvelle mission qui, à la différence de l'Islam des origines qui s'en prenait à deux empires géants, se réclame d'un Islam local qui s'en prend à une jeune femme dans un bus. L'affreuse histoire de «Le nom de l'Islam contre le prénom de Habiba» sur les écrans géants de cette nation, avec le reste de l'humanité pour spectateurs. Dieu! Que faire pour se laver de cette honte de l'âme?
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