EMISSION DU 30 MARS 2008

REC dimanche 30 mars 2008

Bienvenue, bienvenue dans l’émission qui a la faiblesse de croire qu’ on mérite mieux que ce qu’on a en matière de média et qui a l’outrecuidance de penser que c’est possible d’y arriver, pour peu qu’on laisse faire ceux qui savent, qu’on laisse dire ceux qui ont quelque chose à dire, qu’on remplace la propagande au front bas par la liberté portant haut, qu’on accepte le débat contradictoire comme une évidence et non pas comme une atteinte à l’honneur de la tribu, qu’on considère les professionnels inquiets par la dégradation de leurs conditions de travail comme des partenaires et non pas comme des ennemis à la solde de l’étranger, qu’on accepte enfin la diversité de nos expressions comme une richesse et non comme des ghettos, qu’on conçoive des programmes en fonction du plus grand dénominateur commun de notre auditoire et non pas du plus petit, qu’on félicite au lieu de sanctionner, qu’on ouvre les stores au lieu de suspendre dans les placards, qu’on réhabilite le libre débat moderne plutôt que de tenter la relance de la dramatique dramatique radiophonique, enfin, bref, la liste est longue et le temps qui me reste est trop court pour en dresser la liste exhaustive, mais j’imagine que vous voyez bien de quoi je veux parler…
Utopique, le cheikh omar, et pas très réaliste ? peut-être, mais il y a des jours de printemps où il faut tout faire pour prendre ses désirs pour des réalités, la pureté de mes intentions n’ayant d’égale que ma croyance absolue dans notre beauté, notre intelligence et notre volonté de nous en sortir dignement… vous me direz que c’est profiter un peu légèrement du micro qui m’est concédé pour balancer mes états d’âme printaniers, mais je fais partie de ces gens qui développent des ulcères quand ils gardent pour eux ce qu’ils pensent, alors advienne que pourra…
Remarquez, je ne suis pas totalement hors sujet pour une émission dont la fonction est de gloser à perdre haleine sur les médias du monde, sur la société du spectacle et sur l’avenir radieux de la communication, et il est parfaitement clair que ces recommandations ne s’appliquent qu’aux radios et télés venues d’ailleurs, et non pas à la nôtre qui, par essence, est hors du champ de la critique, hors du temps et hors de l’espace, et qui chaque jour accomplit des progrès remarquables et justement salués par tous… bon, je ferais peut-être mieux de la mettre en veilleuse, de balayer devant ma porte, d’enlever la poutre qui me bouche l’œil plutôt que de chipoter sur la paille des autres, de bien considérer ma bosse de dromadaire plutôt que de me moquer de celle du voisin, et de ne pas trop me la jouer zelig le vengeur masqué parce que je vais finir par y croire, la tête qui enfle c’est pas trop recommandé non plus, alors s’il vous plait, sachons raison garder et revenons à nos moutons, à ceux qui les tondent, à ceux qui les mangent, à ceux qui les gardent, je veux parler de la bergère oum el kheir rahal, du ra3i abdallah benadouda, et du petit pâtre yacine hirèche, qui vous convient tous à vous désaltérer dans l’onde claire de recdz.com, sous la houlette vigilante de karim ammi et de sa flûte de pan pour une émission champêtre et bucolique comme à l’accoutumée…

forzi a écrit:

Quelle intro !!!

Une intro qui justement nous montre la sortie de la direction...Euhh non , la direction de la sortie !!

Un indice ? Nonnnn !!! je suis vert !!!

vous n'avez pas ressenti l'impact de telles paroles sur la fin ??

el mouhim voila comment "on nous a mis au vert !!!"

ps: stp Omar ne nous dit plus jamais "à demain" quand y a pas de demain !ah ! l' horreur d'attendre pour rien !

les intro de omar sont des révolutions.
c' est au dessus de toute censure

je comprends maintenant ce que tu faisais hier sur youtube

Ma y'koun illa khattrek ya Si Forzi le Fianci

« Vraie Jeanne, fausse Jeanne » documentaire vu hier soir sur Arte. Une enquête sur Jeanne d’Arc, bayna al haquiqa wal khayal, pour extraire autant que faire se peut, le vrai du faux, l’histoire de la légende de Jeanne la pucelle…

Jeanne d’Arc, telle que racontée par les historiens, est une petite bergère qui commence un jour à entendre des voix « célestes », des voix qui la poussent à prendre les armes, pour rétablir au nom de Dieu, Charles, le dauphin, déshérité du trône par son père Charles 6, sous la direction de sa propre mère Isabeau de Bavière au profit du Roi d’Angleterre, Henri 6, pourvu qu’il épouse Catherine, sa fille ….

C’est l’époque de la guerre de Cent ans, entre anglais et français, mais c’est aussi la guerre civile, entre français, entre bourguignons (alliés des anglais) et armagnacs. Les armagnacs dont le dauphin Charles est le chef….

Mais rien ne va plus pour le dauphin, il est réfugié dans un château, alors que le Régent du royaume d’Angleterre assiège Orléans, lorsque soudain, tout va se retourner en sa faveur, sauvé par la « Providence ». Jeanne la pucelle vient à son secours, parlant au nom des voix qu’elle entend, elle lui dit qu’il est le véritable héritier du trône, au nom de Dieu (une légitimité nécessaire à l’époque)…

La suite on la connaît : Jeanne d’Arc nous dit-on va diriger comme un général, une armée qu’elle a réussi à animer d’une ferveur nouvelle, elle va se battre comme un homme contre l’ennemi anglais, et elle réussit alors à faire lever le siège d’Orléans. Premier succès. Le deuxième succès sera de permettre le sacre du Roi Charles qui devient numéro 7, dans la cathédrale de Reims en juillet 1429…

Emportée par ses premiers succès, elle pousse le Roi Charles 7 à reconquérir Paris, mais le roi hésite… Jeanne d’Arc continue à mener campagne toute seule, avec une petite troupe, elle est arrêtée par les bourguignons en mai 1430 qui la revendent aux anglais… elle sera emprisonnée, questionnée, mais son procès ne débutera qu’en février 1431, et durera jusqu’en mai. Le 30 mai, Jeanne d’Arc est brûlée vive sur le bûcher, pour hérésie….

20 ans plus tard, à la fin de la guerre de Cent ans, le Roi ordonne un procès en réhabilitation, dirigé par le Cardinal d’Estouville. Un procès de 6 ans, où 114 témoins seront entendus. Tous glorifient la mémoire de la pucelle d’Orléans….

Le documentaire prend pour point de départ ce procès, remontant chaque piste, il va essayer de distinguer le vrai du faux du mythe "Jeanne d’Arc"…

On découvre alors comment l’utilisation du prétexte religieux à des fins politiques n’est pas propre à une région donnée, ni à une époque donnée… L’Europe, la France dans ce cas précis, a connu sa période de Gloire avec Jeanne d’Arc dont elle continue a glorifier la mémoire d’ailleurs. C’est en 1909 qu’elle est béatifiée et canonisée en 1920, elle devient alors Sainte….

Le documentaire pose de nombreuses questions :

- Comment une bergère pouvait-elle devenir une aussi bonne cavalière et guerrière sans avoir reçu de formation ?

- Comment cette fille qui se déclarait illettrée savait parfaitement parler et écrire français ?

- Pourquoi lui avait-on couvert le visage sur le bûcher ?

- Est-ce bien la vraie Jeanne d’Arc qui, a été brûlée vive à Rouen en 1431 ?

- Qui donc était celle que les historiens appellent la “fausse Jeanne”, réapparue dans la région de Metz cinq ans après le supplice de Jeanne d’Arc ?

- Sait-on que l’histoire d’une pucelle élue par Dieu pour sauver le royaume était prophétisée avant même sa naissance ?

- Que la famille de l’humble bergère de Domrémy était en fait l’une des plus aisées de son village ?

A toutes ces questions, le film n’apporte pas de réponses définitives, le doute plane encore avec le commentaire de fin : « Et qu’elle soit Sainte, envoyée de Dieu, ou vierge manipulée par les hommes, brûlée vive ou échappée du bûcher, vraie Jeanne ou fausse Jeanne, la Lumière montre l’ombre, et la Vérité le mystère ».

Personnellement, je me demande si Jeanne la pucelle était sincère ou pas ? Croyait-elle véritablement qu’elle entendait des voix, ou se jouait-elle de la crédulité des français ? Au bénéfice d’un Roi qui fait vite de l’abandonner aux mains de ses ennemis anglais après s’être servi de son « aura »… d’où son titre d’ailleurs de Charles le Bien Servi…