Vladimir Poutine ferme la porte à l'OTAN
La Russie a annoncé samedi la suspension de sa participation au traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), qui limite et encadre l'armement conventionnel sur le continent.
Ce désengagement pourrait bien tendre un peu plus les relations entre Moscou et les puissances occidentales.
Vladimir Poutine a signé un décret en ce sens en raison de "circonstances extraordinaires (...) qui affectent la sécurité de la Fédération de Russie et qui nécessitent des mesures immédiates", a expliqué le Kremlin.
Le traité FCE, signé en 1990 puis révisé en 1999 pour refléter l'éclatement du bloc soviétique, limite le nombre d'avions, de chars et d'autres armements lourds non-nucléaires en Europe et précise les sites où ils doivent être déployés.
L'irritation de Moscou
Les projets de plus en plus concrets d'installation d'éléments d'un bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque, deux pays qui il y a à peine vingt ans faisaient encore partie de la zone d'influence de Moscou, ont avivé l'ire de Moscou.
D'autant que les récentes propositions de Vladimir Poutine à son homologue américain George W. Bush pour trouver une alternative à ce projet dans ces deux pays n'ébranlent pas la détermination de Washington.
Dans ce contexte de frictions, le président Vladimir Poutine avait déjà souhaité, en avril, instaurer un moratoire sur le respect du traité par la Russie.
Observateurs de l'OTAN non grata
Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, la décision russe implique que le pays n'accueillera plus d'observateurs de l'OTAN sur ses installations militaires et qu'il ne limitera plus non plus le nombre de ses armes conventionnelles.
"L'OTAN regrette cette décision", a immédiatement réagi l'Alliance atlantique par la voix de son porte-parole James Appathurai. "C'est un pas dans la mauvaise direction". Berlin a de son côté exprimé sa "grande préoccupation".
Symbolique?
Pour les spécialistes russes interrogés, ce geste est essentiellement symbolique et ne signifie pas que la Russie se prépare à renforcer son arsenal militaire.
Selon Pavel Felgenhauer, la Russie n'a aucun intérêt à lancer une course aux armements forcément coûteuse parce qu'elle ne fait face à aucune menace militaire sérieuse et qu'elle ne compte pas non plus se lancer dans une quelconque attaque.