Samedi passé, nouveau week-end semi-universel et complètement pourri oblige (il serait temps que les algériens comprennent que le samedi devient un jeudi tout bêtement), je tuais le temps au cyber en attendant la cloche de la libération adhanesques (je pense qu’il est important pour ma santé physique de préciser que je ne traite nullement les muazzins de cloches dans ce qui a précédé, je ne veux pas mourir.)
J’étais au cyber donc, occupé à mes occupations pornographiques habituelles quand un drôle de gugusse installé à ma droite réclama d’un ton péremptoire un casque et une webcam, il enchaina tout de go une conversation avec un obscure individu vraisemblablement saoudien, barbu et patibulaire (je pense qu’il est important pour ma santé physique de préciser que je ne traite nullement tous les saoudiens de barbus patibulaires, je ne veux pas mourir.), conversation qu’il cru bon de partager à coups de moulinets du bras et de vociférations hystériques avec le reste d’entre nous.
Notre guignol donc, à qui on ne donnerait jamais le bon dieu sans confession, se mit à parler de la représentation salafiste de l’image de ce dernier, que les égarés qui pensent que le bon dieu est fait à leur image sont condamnés à 10 ans d’enfer fermes sans remise de peine, que le fait même de se poser la question (alors que c’est un débat philosophico-artistico- théologique classique depuis les grecs) frôle dangereusement l’hérésie la plus complète, bref, une querelle de clocher que j’imagine mal sortir d’une bouche de matamore faite pour plus pour l’injure que la prière.
Apres avoir reçu une médaille en fer (l’or, c’est pour les femmes et les pédés) de son -a priori- très savant interlocuteur, il parla de choses plus personnelles, qu’il avait tabassé sa sœur parce qu’elle était sorti « fleexir » sans sa permission, la gourgandine (sic), que la sœur d’un tel s’était enfin mise à la prière, la salope (resic), que l’imam de son quartier avait écourté les tarawih parce qu’il ne se sentait pas bien, alors qu’il aurait du courageusement affronter sa gastro en publique, que le grand Soudaissi avait cloué le bec à Ibn Koulaiba sur une chaine égyptienne, bref, un immonde ramassis de détails véniels, de pseudo érudition, de machisme satisfait et d’imbécilité heureuse.
Les filles, les mecs, vous vous souvenez de Raiss ? de Bentalha ? de Said Mekbel ? de Benhamouda ? Moi je m’en souviens, et pas qu’un peu. il serait dangereux de penser que cet excès d’une religiosité tronqué est du uniquement au mois de Ramadhan, ca fait des années que les islamistes reprennent du poil de la bête, que des prêcheurs intégristes étrangers distillent leur fiel dans les veines des plus simples d’esprit, et ce, dans l’indifférence apathique du MAR et des intellectuels de tout bord qui lâchement ont reculé devant les reformes nécessaires et abandonné la religion aux mains des religieux.
Anthonny Kavanagh dans un festival contre le racisme, et après s’être légèrement moqué du Pape a terminé son sketch par ces mots : « je ne me moquerai d’aucune autre religion ce soir, je ne veux pas mourir ». Hilarité dans la salle, tristesse chez un téléspectateur.
http://algen.jeun.fr/l-edito-de-la-semaine-f29/edito-du-07092009-les-cheikhs-en-bois-t2359.htm
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